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PHOTO ARCHIVE JOURNAL LA TERCERA |
Des nombreux dirigeants politiques, les chefs des grandes centrales syndicales, des parlementaires et représentants des organisations sociales ont été présents. Le grand Maître des maçons et le vicaire de l’église ouvrière, des présidents d’universités, des maires et des élus de l’opposition ont aussi fait le déplacement.
Les représentants diplomatiques d’Uruguay, de Cuba, du Venezuela, d’Argentine, de Chine, de Russie et la Bolivie sont venus également au nom de leurs gouvernements respectifs, et des émissaires des peuples sahraoui et palestinien. L’archevêque de Santiago et des nombreuses personnalités de la culture, des artistes et intellectuels ont envoyé leurs salutations, et des messages de l’étranger sont aussi arrivées des partis frères d’Europe et d’Asie, et de plusieurs pays d’Amérique latine.
Dans son discours, le président du Parti communiste Chilien, Guillermo Teillier, appela les partis de la “Concertation” –conglomérat de centre-gauche- à exprimer de concert leur volonté politique de légiférer pour un référendum, et à ces fins, Teillier pointa l’importance des mobilisations sociales qui doivent accompagner le travail législatif.
Comme objectifs spécifiques, les communistes proclament leur soutien à la protestation et à la grève nationale convoquée par la Cut en octobre, pour rejeter les privatisations du gouvernement de droite. Ils appellent à la révision des procès contre les dirigeants Mapuche emprisonnés pour se battre pour leurs droits ancestraux, et à renforcer les mobilisations en défense de l’éducation publique.
Les communistes appellent aussi à stopper les mégaprojets des barrages dans le Sud du Chili, qui vont détruire à jamais l’écosystème et servir les seuls intérêts des entreprises minières.
La recherche d’une voie consensuelle pour l’ensemble de l’opposition, et la construction d’une plateforme commune permettant d’aller aux prochaines élections municipales avec des candidatures uniques sont aussi des objectifs. Teillier appelle instamment à constituer une solide force politique d’alternance, qui ne se fera pas sans une très large convergence de tous les opposants à Piñera.
Les paroles du dirigeant communiste et l’ensemble de l’acte ont trouvé un accueil enthousiaste et chaleureux, dans la salle comble de militants et sympathisants, mais aussi bien au-delà : en effet, le vieux parti chilien jouit d’un énorme prestige dans la population.
Il a compté dans ses rangs des figures brillantes des arts et des lettres, il a donné des grands leaders politiques au pays, femmes et hommes, et il a joué un rôle clé pendant le gouvernement de Salvador Allende. Il a été durant presque deux décennies un protagoniste majeur de la lutte pour la démocratie, créateur d’un mouvement armé populaire, efficace et héroïque qui a résisté à la tyrannie. Il a traversé des dures années d’interdiction politique et de censure, a été l’ennemi absolu des militaires putschistes et subi une longue et atroce persécution des appareils répressifs, qui ont cherché à l’exterminer. Et il est toujours là, plus jeune que jamais à presque cent ans.
GUY DESMURS