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APRÈS DES MOIS DE NÉGOCIATIONS SECRÈTES, LE PRÉSIDENT CUBAIN, RAUL CASTRO, ET SON HOMOLOGUE AMÉRICAIN, BARACK OBAMA, ONT ANNONCÉ LA RESTAURATION DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LEURS DEUX PAYS. PHOTO YAMIL LAGE
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CASTRO : « NOUS AVONS DÉCIDÉ DE RÉTABLIR LES RELATIONS AVEC LES ÉTATS-UNIS »
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Concrètement, les Etats-Unis vont « rouvrir une ambassade à La Havane », dans un délai qui n'a pas été donné par M. Obama, et l'embargo, en vigueur depuis 1962, sera examiné par le Congrès, seul habilité à décider d'une éventuelle levée. L'objectif de cet embargo était de précipiter la chute du régime cubain mis en place après la révolution de 1959, le Etats-Unis étant le débouché traditionnel de l'économie cubaine. Mais les décennies ont passé sans que les restrictions économiques et financières produisent de résultats probants. « Les sanctions ont eu relativement peu d'effet, l'isolement n'a pas fonctionné », a d'ailleurs reconnu M. Obama.
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PHOTOMONTAGE OBAMA CHE |
«Nous avons décidé de rétablir les relations avec les Etats-Unis », a dit presque au même moment Raul Castro, prônant «un dialogue respectueux avec les Etats-Unis» et «des mesures mutuelles pour aller vers la normalisation». «Cela ne veut pas dire que le principal est résolu, l'embargo doit cesser », a-t-il ajouté, reconnaissant «nos différences en matière de démocratie et de droits de l'homme, mais nous sommes disposés à discuter ».
Avant ces discours, plusieurs responsables américains cités par l'agence Associated Press et le New York Times affirmaient que les Etats-Unis allaient alléger les restrictions sur les voyages et le commerce qui touchaient l'île.
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CAPTURE D'ÉCRAN LE PRÉSIDENT CUBAIN RAUL CASTRO LORS D'UNE INTERVENTION TÉLÉVISÉE, LE 17 DÉCEMBRE 2014 À LA HAVANE - CUBA TV |
Dans l'après-midi, le gouvernement cubain avait libéré l'Américain Alan Gross, 65 ans, en prison sur l'île depuis cinq ans pour espionnage. Washington a toujours conditionné une détente avec Cuba à la libération de cet ancien contractuel de l'agence fédérale américaine pour le développement international (Usaid). Dans la foulée, le gouvernement cubain a aussi libéré cinquante-trois prisonniers politiques, selon un responsable américain. Aux Etats-Unis, trois personnes considérées comme des prisonniers politiques par Cuba ont été libérées.
LE RÔLE CLÉ DU PAPE
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Le pape François a joué un rôle d'intermédiaire essentiel dans ce rapprochement historique. A l'annonce des deux chefs d'Etat, le Vatican a fait part de la « grande satisfaction » du pape concernant «une décision historique ». Selon un haut responsable américain, cité par le New York Times, François avait lancé un appel personnel à Barack Obama dans une lettre « cet été », et séparément à Raul Castro. Le Vatican, dont Cuba est un des dossiers diplomatiques privilégiés, avait accueilli des délégations des deux pays pour finaliser le rapprochement. Par contre, Fidel Castro n'aurait «pas été impliqué dans les discussions».
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AFFICHE POUR LA CAMPAGNE LIBERTÉ POUR LES CINQ CUBAINS |
Des signes de détente étaient apparus ces dernières années. Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006, a mis un frein aux diatribes antiaméricaines. Barack Obama a lui pour sa part assoupli les règles qui s'appliquent aux voyages vers l'île communiste. La publication, il y a quelques mois, d'un éditorial du New York Times intitulé « Il est temps d'en finir avec l'embargo sur Cuba », avait été jugé « d'une grande habileté » par Fidel Castro.