Jeudi, les organisations sociales et la très active Fédération des étudiants de l’université du Chili (Fech) ont appelé à manifester devant le palais de justice de Santiago contre une loi qui prétend, entre autres choses, « criminaliser la protestation, poursuivre, par exemple, ceux qui ont manifesté avec leurs casseroles sans autorisation – terrorisme d’État – ou utiliser des photographies, que nous avons nous-mêmes prises, contre nous », explique la Fech. Au titre de l’article 269 de la loi Hinzpeter, seront punis d’une peine de prison de cinq cent quarante et un jours à trois ans ceux qui participent aux désordres ou quelconque autres actes de violences pour les faits suivants : « Paralyser ou interrompre un service public comme les communautés hospitalières, les combustibles, les communications, les transports (…) Envahir ou occuper les services ou établissements commerciaux, industriels, éducatifs, religieux, privés ou municipaux (…) Empêcher ou altérer la libre circulation des personnes sur les ponts, les chemins. » Toujours selon cet arsenal répressif, les peines s’appliqueraient à ceux qui ont
invité ou promu « ces désordres ». Ce qui revient à interdire toute protestation. Et ce alors que « l’opération châtiment » à l’œuvre s’est traduite par l’expulsion de 3 000 étudiants et le licenciement de 4 000 enseignants pour avoir participé aux mobilisations pour un autre modèle éducatif.
Un projet de loi entend criminaliser les mouvements sociaux et leurs organisateurs.
Cathy Ceïbe