samedi 27 avril 2013

SANTIAGO NE CÉDERA PAS UN MÈTRE CARRÉ


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LES DICTATEURS HUGO BANZER ET AUGUSTO PINOCHET, LES SIGNATAIRES DE « L'ACCORD DE CHARAÑA  » PROPOSITION CHILIENNE DE CESSION TERRITORIALE PAR UN « COULOIR » AU NORD D'ARICA.
Les nouvelles frontières figurent dans le traité de paix et d’amitié de 1904 - « un traité signé avec le fusil sur la tempe» , selon le vice-président bolivien, Alvaro Garcia Linera. C’est pour récupérer un accès à la mer que La Paz porte le contentieux devant la justice internationale. Le chef de la diplomatie bolivienne a précisé que « la requête vise à ce que la Cour internationale de Justice rende un arrêt obligeant le Chili à négocier de bonne foi et de manière effective avec la Bolivie pour parvenir à un accord assurant à celle-ci un accès pleinement souverain à l’océan Pacifique» .

Sebastián Piñera ne l’entend pas ainsi. « Nous n’allons céder notre souveraineté à aucun pays, parce que notre territoire, notre mer, notre souveraineté nous appartiennent légitimement » .

Pour l’avocat de l’Université du Chili, German Ledezma, les fondements de la requête bolivienne sont faibles. « Ils ne questionnent pas le traité de 1904 [ ] mais signalent que le Chili aurait généré des attentes au sujet de l’accès à la mer lors de précédentes négociations» . Notamment l’accord de Charaña entre les dictateurs Pinochet et Banzer et un agenda de 13 points de Michelle Bachelet. Depuis que M. Piñera est arrivé au pouvoir, aucun canal de discussion n’a été établi.

« La Cour va devoir dire si la demande est recevable. Si c’est le cas, elle dira si le Chili est en devoir de répondre aux attentes boliviennes et d’octroyer un accès souverain à l’océan Pacifique » , précise M. Ledezma.

Unanimité chilienne

La plainte tombe en pleine campagne présidentielle au Chili. Les candidats de gauche comme de droite ont dénoncé l’attitude de La Paz. « Une grosse erreur »  (Michelle Bachelet, gauche), « le Chili ne doit rien à la Bolivie»  (Andres Allamand, droite), « le Chili n’a pas de question en suspens avec la Bolivie»  (Laurence Golborne, droite), « il n’y a aucun espace pour céder de la souveraineté»  (Marco Enriquez Ominami, gauche).

Il faut dire que la pression est forte : la Cour de La Haye doit rendre bientôt son arrêt sur un autre différend lié à la Guerre du Pacifique, porté par le Pérou, concernant la frontière maritime entre les deux pays. Le litige porte sur une zone de 35000 km2 d’eaux très poissonneuses et peut-être riches en hydrocarbures.