Le journal ajoute que “cinq des neuf généraux de division qui constituent actuellement la tête du haut commandement militaire sont aujourd’hui mis en cause. […] La possibilité de leur participation à des crimes contre l’humanité vient aujourd’hui les rattraper au sommet de leur carrière.”
La Nación, proche du gouvernement socialiste, souligne que, dix-huit ans après la fin de la dictature, ces informations “pourraient poser de nouvelles questions et susciter de nouveaux conflits”. Car le nombre d’officiers concernés est tel que la doctrine officielle en vigueur depuis le retour à la démocratie, en 1990, et dite “d’obéissance due” [selon laquelle les militaires n’avaient pas d’autre choix que d’exécuter les ordres], pourrait être remise en question.
Le journal relate aussi que Juan Quintanilla, un chauffeur civil ayant participé à l’exécution de 22 paysans et ouvriers du village de Paine (à
Dans son édition du 5 février, La Nación annonce que le général de division Gonzalo Santelices Cuevas, commandant de la garnison militaire de la région métropolitaine de Santiago, a été poussé à démissionner “volontairement” de son poste. Une démission qui fait suite, selon La Nación, à une demande expresse du gouvernement.
Le général Santelices avait été appelé plusieurs fois à témoigner dans l’affaire de la “caravane de la mort” (un escadron de la mort qui avait sillonné le nord du Chili en octobre et novembre 1973, exécutant 73 personnes, dont 19 sont encore portées disparues), car il avait été chargé, en tant que sous-officier, du transfert de 14 des victimes à Antofagasta. Le général n’a pour l’instant pas encore été inculpé, grâce à la loi de l’“obéissance due”. Mais c’est la première fois, souligne La Nación, qu’un officier doit quitter l’armée avant d’être soumis à un procès.