jeudi 30 avril 2015

SOUTIEN À LA GRÈVE DE LA FAIM DES EX-PRISONNIERS POLITIQUES CHILIENS

Christian Rodriguez et Arthur Morenas, co-responsables Amérique Latine Martine Billard, secrétaire nationale à l'internationale

Au Chili depuis plus de 15 jours, les ex -prisonniers politiques de la dictature militaire de Pinochet ont entamé une grève de la faim au niveau national.

Ils demandent l’accélération d’un projet de loi devant le Congrès afin de permettre une indemnisation et une reconnaissance pleine des droits des ex-prisonniers politiques chiliens.

Ils exigent aussi qu’une allocation attribuée seulement à une infime partie des nombreuses victimes de la dictature militaire soit augmentée

Les ex-prisonniers politiques chiliens mènent depuis de nombreuses années le combat pour être reconnus comme des combattants contre la Dictature. (Commission Valech , pension Rettig ).

Ce sont aujourd’hui des personnes pour la plupart âgées de plus de 70 ans qui se voient forcées de débuter une grève de la faim pour être enfin écoutées.

Le silence du gouvernement chilien est frappant et inadmissible.

L’actuel Gouvernement, produit d’une large coalition dit «Nueva Mayoria» (nouvelle majorité), tout comme les précédents gouvernements de la Concertation ont systématiquement éludé les demandes légitimes des ex prisonniers politiques.

Il est insupportable de voir que la justice chilienne continue de laisser impunis les responsables civils et militaires des violations des droits de l’homme (Krassnoff- Martchenko, les membres de la DINA , sinistre police politique chilienne) et que le Conseil d’Etat élabore une thèse d’une soi-disant «prescription des crimes de lèse humanité» pendant que cette même justice abandonne les ex-prisonniers politiques victimes de la dictature.

Comment ne pas s’indigner contre ceux qui aujourd’hui cherchent à tout prix à ne pas indemniser les familles des détenus disparus ainsi que les ex-prisonniers politiques?

Il scandaleux de voir que des centaines de militaires directement mêlés aux crimes ainsi que des proches de l’ancien dictateur Pinochet, reçoivent toutes sortes d’indemnités de l’Etat chilien alors que celles et ceux qui se sont battus toute leur vie pour conquérir la liberté et les droits économiques, sociaux et politiques sont systématiquement oubliés et traités avec autant de mépris.

Le Parti de Gauche apporte toute sa solidarité aux ex-prisonniers politiques chiliens, aujourd’hui en grève de la faim. Il demande au gouvernement de Madame Bachelet de tout mettre en œuvre pour répondre favorablement à leurs justes revendications et ainsi éviter une tragédie de plus dans la longue histoire du Chili pour la démocratie, la liberté et la dignité pour tous.