Il y a aussi la lettre adressée par Manuel Contreras lui-même -à l’époque colonel et chef de la DINA- au sous-secrétaire des affaires étrangères, où il sollicite des passeports diplomatiques pour quatre agents de son organisme, dont Cristian Labbé, aujourd’hui maire.
En effet, dans la note réservée 4380/19, datée du 2 décembre 1974, Contreras indique que ses agents partent en «commission de service» au Pérou.
En effet, dans la note réservée 4380/19, datée du 2 décembre 1974, Contreras indique que ses agents partent en «commission de service» au Pérou.
A l’époque, la DINA déployait une forte activité hors les frontières du Chili à la chasse des opposants à Pinochet. Un grand nombre d’officiers constituait son efficace appareil extérieur.
Des enlèvements, des attentats et des assassinats ciblés ont été ainsi perpétrés à Buenos Aires, à Montevideo, à Rome et à Washington.
Ces opérations transfrontalières ont eu lieu dans le cadre du «plan Condor», vaste entente secrète de coopération entre les appareils d’intelligence militaire des dictatures d’Amérique du Sud.
Des enlèvements, des attentats et des assassinats ciblés ont été ainsi perpétrés à Buenos Aires, à Montevideo, à Rome et à Washington.
Ces opérations transfrontalières ont eu lieu dans le cadre du «plan Condor», vaste entente secrète de coopération entre les appareils d’intelligence militaire des dictatures d’Amérique du Sud.
En août 2010 Cristian Labbé a déclaré comme inculpé dans l’enquête sur l'opération COLOMBO, un sinistre montage ourdi par la DINA en 1975 pour cacher la disparition forcée de 119 opposants politiques au régime militaire. Leurs cadavres furent retrouvés en Argentine et au Brésil et la dictature a déguisé leur massacre en règlement de comptes entre militants.
Dans ce dossier a déjà été inculpé un ancien secrétaire de l’ambassade du Chili en Argentine à l’époque des faits, et actuel ambassadeur chilien à Panama. C’est Alberto Labbé, frère du maire, qui assurait la transmission des informations sur les « cibles » de la DINA à Buenos Aires en 1975 et 1976.
Le maire Labbé est cité aussi dans une longue enquête sur les massacres de l’armée dans les régions de Valdivia et Temuco vers la fin 1973.
Le maire Labbé est cité aussi dans une longue enquête sur les massacres de l’armée dans les régions de Valdivia et Temuco vers la fin 1973.
Une « caravane de la mort » composée de militaires et policiers locaux, renforcée par des commandos parachutistes venus de Santiago, a quadrillé alors pendant des mois une vaste zone du sud du Chili, et investi plusieurs exploitations forestières occupées par des paysans désarmés. Avec des moyens énormes, y compris des hélicoptères armés de canons, ils ont procédé à des arrestations massives, des tortures et exécutions sommaires.
Plus de 70 personnes ont été massacrées et plusieurs d'entre elles restent encore disparues. Des témoignages des villageois ont indiqué que le fleuve Toltén charriait alors des cadavres ligotés des pieds et des mains, certains à l'intérieur de sacs, d’autres décapités.
Près de 200 « bérets noirs » figurent aujourd'hui dans différents procès en cours pour les exécutions massives aux environs de Temuco.