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Son avocat Mauricio Berriondo avait auparavant annoncé sur une radio locale que le ministère de l'Intérieur avait « transmis un ordre à la Force aérienne pour le transfèrement de M. Alfonso Portillo afin de l'extrader » vers les États-Unis. L'avocat a fait part de sa surprise face à cette décision, prise alors que l'ex-président avait déposé plusieurs recours contre son extradition validée par les autorités en 2011.
« C'est une situation qui se produit en dehors de tout cadre légal (...) ils sont en train de le faire par la force », a assuré à la presse Me Berriondo.
S'adressant à quelques journalistes sur le tarmac de l'aéroport de La Aurora, M. Portillo a qualifié son extradition de « kidnapping » et accusé le gouvernement de « violer la loi », en référence aux recours déposés par ses avocats devant la justice. Il a conclu son allocution par un « A bientôt, peuple de Guatemala !»
LE PORTE-PAROLE POUR L'AMÉRIQUE LATINE DU DÉPARTEMENT D'ETAT NORD AMÉRICAIN, WILLIAM OSTICK. PHOTO M24DIGITAL |
Vendredi matin, l'ex-président a été extrait à la surprise générale de l'hôpital militaire où il était interné pour être conduit au siège de la Force aérienne sous forte escorte, puis à l'aéroport.
Dans la matinée, quelques dizaines d'amis et partisans de M. Portillo ont manifesté leur soutien à l'ex-président aux abords des locaux de la Force aérienne.
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M. Portillo avait été accusé en janvier 2010 par un tribunal de New-York d'avoir détourné 70 millions de dollars de fonds publics, dont une partie aurait transité par des banques américaines et européennes (France, Suisse, Luxembourg). Ces fonds comprenaient notamment une enveloppe de 1,5 million de dollars destinée à des écoliers guatémaltèques.
En novembre 2011, l'ex-président libéral Alvaro Colom (2008-2012) avait donné son feu vert pour son extradition vers les Etats-Unis.
Cet ex-dirigeant charismatique, surnommé « Pollo ronco » (« poulet enroué ») en raison de son timbre de voix insolite, avait fui au Mexique en 2005 avant d'être extradé vers le Guatemala en octobre 2008.
Il avait été incarcéré en janvier 2010 après avoir tenté de fuir vers le Belize au lendemain de la publication de l'accusation américaine.
Au Guatemala, M. Portillo a été soupçonné d'avoir, avec l'aide de son ex-ministre des Finances Manuel Maza et de la Défense Eduardo Arevalo, tenté de détourner 15 millions de dollars du budget du ministère de la Défense en 2001. Les trois hommes ont été acquittés par la justice.
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En 2000, il avait été élu sous les couleurs du Front républicain guatémaltèque (FRG), parti fondé par l'ex-dictateur Efrain Rios Montt (1982-1983), condamné le 10 mai 2013 à 50 ans de prison pour génocide et 30 ans pour crimes contre l'humanité pendant la guerre civile (1960-1996). La Cour constitutionnelle du Guatemala a toutefois annulé lundi cette condamnation, pour vice de forme, et ordonné son renvoi devant les juges.
M. Portillo est le premier ex-chef d'État latino-américain à être extradé de son pays vers les États-Unis.
En janvier 1990, l'ex-homme fort du Panama Manuel Noriega avait été capturé par des soldats américain à Panama puis emprisonné comme « prisonnier de guerre » à Miami (Floride) sans être formellement extradé.
Dans le CV bien rempli de M. Portillo figure également le meurtre de deux étudiants de l'Université autonome du Guerrero (sud du Mexique), où il était étudiant à la fin des années 1970. Arguant de la légitime défense, il avait bénéficié d'une prescription en 1995.