mercredi 16 mai 2012

BRASILIA : DILMA ROUSSEFF INSTALLE LA COMMISSION D'ENQUÊTE SUR LA DICTATURE

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LA PRÉSIDENTE BRÉSILIENNE DILMA ROUSSEFF 
LE 16 MAI 2012 À BRASILIA. PHOTO PEDRO LADEIRA
       
BRASILIA - La présidente brésilienne Dilma Rousseff, une ex-guérillera emprisonnée et torturée sous la dictature, a installé mercredi la "Commission de la Vérité" destinée à faire la lumière sur les crimes commis sous le régime militaire (1964-85).
«Le Brésil mérite de connaître la vérité, les nouvelles générations méritent de savoir la vérité et surtout ceux qui ont perdu des amis ou des proches et qui continuent à souffrir, comme s'ils mouraient de nouveau tous les jours », a déclaré Mme Rousseff d'une voix émue. 


L'INTERROGATOIRE DE DILMA ROUSSEFF FACE À LA JUSTICE MILITAIRE, NOVEMBRE 1970. C’EST LE JOURNALISTE RICARDO AMARAL QUI A RETROUVÉ CE CLICHÉ DANS LES ARCHIVES DE LA POLICE MILITAIRE POUR LA PUBLIER DANS UNE BIOGRAPHIE « CE QUE LA VIE DEMANDE, C’EST DU COURAGE » – TITRE TIRÉ D’UNE PHRASE DU GRAND ÉCRIVAIN BRÉSILIEN GUIMARAES ROSA, QUE DILMA ROUSSEFF AVAIT CITÉ LORS DE SON DISCOURS D'INVESTITURE, LE 1ER JANVIER 2011.

La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a considéré dans un message lu au cours de la cérémonie que la commission était « un pas nécessaire et très attendu » pour que le Brésil rende des comptes sur ces années de plomb. 

Tous les ex-présidents vivants ayant exercé depuis la fin de la dictature ont participé à la cérémonie qui se déroulait au palais présidentiel : Luiz Inacio Lula da Silva (2006-2010), le social-démocrate Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), Fernando Collor de Mello (1990-92) et José Sarney (1985-90), actuel président du Sénat. 

La présidente a investi les sept membres de la commission --créée en novembre-- qui enquêteront pendant deux ans sur la disparition d'opposants à la dictature et sur les violations des droits de l'homme. 
Cette commission ne remet toutefois pas en question la loi d'amnistie de 1979 qui a permis le retour des exilés mais protège aussi les tortionnaires. Beaucoup, dont la Cour Inter-américaine des droits de l'homme, demandent d'ailleurs sa révision. 

Le Brésil a officiellement enregistré 400 morts et disparus pendant le régime militaire, contre 3.200 au Chili et 30.000 en Argentine.