samedi 12 avril 2014

LES ETATS-UNIS AURAIENT FINANCÉ UN RÉSEAU SOCIAL POUR DÉSTABILISER CUBA


AVOIR UNE INFLUENCE

Pour réussir leur coup, les promoteurs de ce réseau social ont monté une société-écran en Espagne et dissimulé les fonds l'alimentant dans les îles Caïmans. ZunZuneo devait se développer sans attirer l'attention des autorités cubaines, en diffusant des informations relatives au football, la musique ou les tempêtes tropicales, jusqu'au point où il aurait atteint une masse critique lui permettant d'avoir une influence sur la société et la politique cubaine. Le réseau devait aussi permettre aux Etats-Unis de collecter des informations sur les utilisateurs cubains, tout en restant le plus discrets possible.

La création de ce système est entourée de mystères : personne ne sait qui l'a autorisé – les actions secrètes à l'étranger doivent avoir l'aval du président des Etats-Unis –, ni comment ses participants ont obtenu les coordonnées téléphoniques auprès de l'opérateur de téléphonie mobile Cubacell de près de 500 000 Cubains. 

40 000 UTILISATEURS

Seul certitude : le projet a été lancé en 2010, quelques mois après l'arrestation à Cuba d'Alan Gross, un sous-traitant du département d'Etat américain alors qu'il remettait du matériel de communication par satellite à des opposants. Il avait été condamné en mars 2011 à quinze ans de prison pour « atteinte à l'indépendance et la sûreté de l'Etat » cubain.

Les autorités américaines, qui ont reconnu qu'il travaillait pour un sous-traitant de l'USAID, ont toujours estimé que sa condamnation était « injuste » et réclamé sa libération immédiate. Le réseau s'est développé au moment où Hillary Clinton, secrétaire d'Etat de l'administration Obama, mettait en garde contre d'éventuelles barrières pour les développement d'Internet.

Pourtant, en septembre 2012, ZunZuneo qui a réussi jusqu'à 40 000 utilisateurs, a disparu, en raison de problèmes d'organisation entre ses différents participants mais surtout quand le financement a cessé.