samedi 12 avril 2014

FABIUS BIENTÔT À CUBA, UNE PREMIÈRE EN 30 ANS

« À BAS LE BLOCUS » 

La visite à Cuba de Laurent Fabius répond d’abord à des intérêts économiques : il va inaugurer Ubifrance, la structure chargée de l’appui aux entreprises à l’étranger. Une soixantaine d’entreprises françaises sont installées là-bas parmi lesquelles Pernod Ricard, Accor, Bouygues, Total… D’autres sont annoncées dans les prochains mois. Alors que la Grande Ile procède à des réformes économiques d’envergure et que des ouvertures encore timides sont enregistrées aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, Paris veut sa part du gâteau.

Ce bref séjour ministériel est aussi politique. Cuba préside la Communauté des Etats Latinos américains et caribéens, bénéficie d’un grand prestige régional, participe aux multiples nouvelles structures d’intégration. Bref, la Havane est devenu une place incontournable et le président Obama en personne a laissé entendre qu’un « changement dans les relations avec Cuba était nécessaire ».

Le voyage de Laurent Fabius pourrait être totalement couronné de succès à quatre conditions. Qu’il évite de se mêler des affaires internes cubaines au moment où l’on apprend par l’agence nord-américaine Associated Press que des officines US financent clandestinement la «  dissidence » et des réseaux dits sociaux ; qu’il demande officiellement la levée du blocus imposé à Cuba depuis plus d’un demi siècle ; qu’il agisse pour la libération des patriotes cubains injustement emprisonnés et pourquoi pas favoriser leur échange avec l’agent de la CIA Gross détenu à Cuba ; qu’il aide Cuba à retrouver son intégrité territorial en engageant les Etats-Unis à lui restituer Guantanamo.

Même en douze heures de visite, si la volonté politique existe, tout est possible. Une chance à saisir.