mardi 9 décembre 2014

URUGUAY : PRISONNIERS DE GUANTÁNAMO, SOYEZ LES BIENVENUS !

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CORI CRIDER, AVOCATE DE L'ANCIEN PRISSONNIER JIHAD AHMED MUJSTAFA DIYAB, 
MONTRE UNE PHOTO DE SON DÉFENDU. PHOTO EL OBSERVADOR 
À la suite d'un accord passé entre le ministère américain de la Défense et le président de l'Uruguay José Mujica, les six détenus – quatre Syriens, un Palestinien et un Tunisien – ont été accueillis à Montevideo le 7 décembre en début de matinée. « Ils auront le statut de réfugiés mais le jour où ils souhaiteront quitter notre pays ils en auront le droit », a expliqué José Mujica lors d'une émission à la télévision nationale. En mars, le président Mujica (qui quittera le pouvoir en mars 2015 au profit de Tabaré Vázquez, conformément à la règle qui n'autorise pas deux mandats présidentiels consécutifs dans le pays) s'était déclaré prêt à accueillir des détenus de Guántanamo dans le cadre d'un processus de libération de prisonniers jugés peu dangereux par le ministère de la Défense américain. 

« Ils reviennent de l'enfer »

Les nouveaux arrivants ont d'abord été orientés vers les hôpitaux de la capitale, compte tenu de leur état de santé. « Ils reviennent de l'enfer », titre le quotidien El Observador qui rapporte que l'un des détenus, Abu Wa'el Dhiab, avait entamé début 2013 une grève de la faim et avait été alimenté contre son gré et presque continûment par une sonde. 

Si les ONG telles que Human Rights Watch se félicitent de ce transfert, tout comme les Etats-Unis qui ont remercié l'Uruguay de « ce pas énorme », l'opposition uruguayenne se montre moins enthousiaste. Un sénateur du parti Colorado reproche à son gouvernement de « n'avoir jamais consulté les représentants de l'opposition pour les informer de cette arrivée » – qui a été entourée de la plus grande discrétion –, cite le quotidien La Diaria. Selon un sondage de l'institut uruguayen Cifra, 58 % des Uruguayens se prononcent contre l'accueil de ces prisonniers et 40 % estiment que ce projet aurait dû être voté par le Parlement plutôt que décidé unilatéralement par le président.

COURRIER INTERNATIONAL | SABINE GRANDADAM