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Santiago – Au Chili, fut créé, voici 40 ans, le Vicariat de la Solidarité. Son premier Secrétaire exécutif, Maître Javier Luis Egaña, se souvient du difficile travail de défense des droits fondamentaux qui a engagé l’Eglise de Santiago et S.Em. le Cardinal Raúl Silva Henríquez, au cours du régime militaire.
Maître Egaña n’avait que 32 ans lorsque le Cardinal Silva Henríquez et le Père Cristián Precht lui demandèrent, à la fin de 1975, de prendre le poste de Secrétaire du Vicariat de la Solidarité, qui a eu comme but principal de défendre le droit à la vie dans un scénario de répression et de violence terribles, une fonction qu’il occupa jusqu’en 1981.
Son témoignage, envoyé à Fides par l’Archidiocèse de Santiago du Chili, concerne, outre l’anniversaire, l’importance actuelle de cet organisme. « Tout part de l’inspiration de la parabole du Bon Samaritain. Notre objectif était de fournir une assistance à ceux qui en avaient besoin, quelque soit leur couleur politique, leur sexe ou leur religion. De quelques-uns, nous sommes devenus près de 300 personnes et nous avons été financés avec l’aide de l’étranger, en particulier du Conseil œcuménique des églises » raconte Maître Egana. « Certains moments ont été dramatiques. Il existait en effet une situation de pressions et de harcèlement à l’encontre de ceux qui travaillaient au Vicariat qui en arrivèrent jusqu’à l’assassinat, en 1985, de José Manuel Parada, un homme extraordinaire ».
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OBSÈQUES DE JOSÉ MANUEL PARADA MALUENDA. PHOTO JORGE IANISZEWSKI |
Il s’est agi d’une période tragique pour la nation, rappelle l’avocat, « de nombreuses personnes sont mortes et ont disparu. Un million de chiliens fut expulsé dont certains de mes frères. Nous avons également aidé de nombreuses personnes à fuir à l’étranger. Ce fut une période terrible. Parfois, nous pensions faire peu aux vues de demandes. Le temps manquait pour faire tout ce que nous aurions voulu». « Actuellement, depuis 1992, les archives sont en voie de numérisation, perfectionnant la classification et il existe un intense travail avec les tribunaux, qui nous consultent pour les procès qui continuent à être ouverts. L’organisme connaît aussi une forte activité de recherche et d’enseignement. Des étudiants font des mémoires et des thèses sur ce sujet. Des écoles viennent nous trouver pour comprendre ce qui s’est passé au Chili avec la violation des droits fondamentaux sous la dictature. Il existe une activité permanente visant à maintenir vivant un patrimoine qui a été constitué grâce à l’engagement de nombreuses personnes » conclut l’Avocat.
Le Vicariat de la Solidarité compte aujourd’hui plus de 85.000 documents concernant les violations des droits fondamentaux dans le pays entre 1973 et 1990.