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Le cours du métal rouge, dont le Chili est le premier producteur mondial, n’a pas plongé à la suite du premier tour du scrutin présidentiel, le 19 novembre.
LE LONDON METAL EXCHANGE
(MARCHÉ DES MÉTAUX DE LONDRES, OU LME
GRÈVE À LA MINE DE CUIVRE D’ESCONDIDA, AU CHILI, LE 8 MARS PHOTO MARTIN BERNETTI AFP |
Pourtant, le Chili revendique le titre de premier producteur mondial de ce métal, qui représente près de la moitié de ses exportations. Toutefois, de plus en plus de pays sont prêts à croiser le fer sur ce marché. Avec des gisements peut-être plus limités, mais des filons plus riches. Comme la Mongolie, la Sibérie ou les pays d’Afrique centrale. Résultat, la part de marché du Chili est passée d’un tiers à moins d’un quart en une dizaine d’années.
Le Chili n’a donc pas soufflé le froid sur le cuivre. Ce métal a connu un retour de flamme depuis quasiment un an, au moment même où les investisseurs ont cru à la décrue de son surplus. Le cours a terminé l’année 2016 sur un envol de près de 20 %.
Propulsé par l’automobile
La grève, fin février, dans la plus grande mine chilienne, Escondida, a encore alimenté la spéculation. Les mineurs ont bloqué toute activité pendant plus de quarante jours. Un conflit historique. De même, la mise en sourdine concomitante de la deuxième mine au monde, en Indonésie, pour cause de nouvelles réglementations minières, a fait augurer une baisse des disponibilités. Mais ce sont surtout les perspectives de progression de la demande qui ajoutent à l’engouement. Résultat, la barre des 7 000 dollars la tonne a été franchie courant novembre, signant une nouvelle progression de près de 20 % du cours du cuivre depuis le début de l’année.
Le cuivre est emporté par le coup d’accélérateur des ventes de voitures électriques. Même si la propulsion est encore plus forte pour des métaux comme le lithium, le nickel et, surtout, le cobalt, cœur des batteries embarquées. Le cours du métal bleu a fait une embardée de plus de 70 % depuis le début de l’année. Sur ce petit marché, la boulimie soudaine des constructeurs automobiles, venant s’ajouter à celle des fabricants de smartphones ou de tablettes, a soudain mis en lumière la rareté du matériau.
Rien de tel pour le cuivre. Mais des groupes miniers estiment que le succès des véhicules électriques pourrait faire progresser les commandes de cuivre de plus de 20 % dans les cinq à sept prochaines années. Elles passeraient ainsi de 23 à 28 millions de tonnes. Les batteries n’ont pas fini de mettre le cuivre sous tension…