samedi 24 août 2019

PIÑERA, INVITÉ DE MACRON AU G7 À BIARRITZ

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PIÑERA, INVITÉ DE MACRON AU G7 À BIARRITZ 
Déclaration du Collectif pour les droits de l'homme au Chili (France)
REUNION DU G7 A BIARRITZ, FRANCE Participation du CHILI comme État invité au sommet des pays du G7.
À l'occasion de la réunion international n° 45 du G7 des sept puissances économiques du monde, à Biarritz en France, le Président chilien Sebastián Piñera a été invité par le Président français Emmanuel Macron. C'est la première fois que un chef d'état chilien participe à ce type de forum.

SÉBASTIEN PINERA LE PRÉSIDENT DU CHILI,
QUI ORGANISE CETTE ANNÉE LA COP25, 
ET EMMANUEL MACRON ANNONCENT,
 À BIARRITZ,  UNE INITIATIVE DU
 G7 SUR LA FORÊT D'AMAZONIE.
PHOTO FRANÇOIS MORI 
En théorie, les objectifs de cette réunion sont la proposition de mesures pour le respect de la démocratie, les Droits de l'homme, les libertés essentielles, la réduction des inégalités, ainsi que la promotion du libre marché et le respect des institutions et lois. Objectifs que, en pratique, beaucoup de ces pays ne considèrent pas dans leurs gestions d'état. L'emballement des conséquences du réchauffement climatique, pas seulement en Amazonie, mais aussi dans le Pôle Arctique n'était pas apparemment prioritaire dans l'agenda de la réunion. Étant donnée la situation actuelle, en Amazonie, la priorité devrait être accordée.

La presse chilienne espère que le Président Piñera, devant les leaders mondiaux, fasse la promotion du modèle économique chilien avec de nouvelles initiatives d'innovation comme le programme "StartUp Chili". Ainsi que, des thèmes relatifs à la COP25 (Conférence des parties, pays signataires contre le réchauffement climatique) que Chili va réaliser début décembre de cette année. Il faut rappeler que lors de la réunion COP24, en juin 2018, les Etats Unis n'ont pas soutenu la déclaration finale de cette instance.

Concernant le Chili, par rapport aux objectifs du G7 et de la COP25, il faut remarquer que l'état chilien ne les respect pas. Il n'y a pas un véritable rétablissement de la démocratie dans le pays et l'exercice des droits de l'homme est toujours manquant car les libertés fondamentales n'ont pas été pleinement récupérées après la dictature. Malgré quelques arrangements de façade, la Constitution de la République est celle héritée de la dictature civique-militaire et c'est elle qui pose les contraintes au plein exercice des Droits de l'Homme et qui détermine les conditions d'application et "d'amélioration" du modèle ultralibéral au niveau économique.

Chili a eu le "privilège" d'être le "cobaye" dans l'implémentation de ce modèle et aujourd'hui, après quarante ans, on constate les conséquences, les dégâts. De nombreux conflits, continuent à éclater notamment pour le rétablissement du service public dans la santé, la sécurité sociale, l'éducation, les retraites, etc. ... et des meilleures conditions de travail dans le très faible secteur public et dans le secteur privé (lutte pour les "40 heures"), ainsi que des revendications du pouvoir d'achat. 

Le retour d'expérience de ce modèle présente aussi de graves conséquences pour l'environnement car le modèle incite à la déprédation des ressources naturelles. Le manque d'eau dans les régions minières est alarmante, à cause de l'épuisement des nappes souterraines par les compagnies multinationales d'extractions de minéraux. L'installation des ports d'embarquement dans certaines régions, des barrages et des centrales à charbon pour la production d'électricité au nord et sud du pays, l'élevage du saumon sans le respect des normes internationales, constituent d'autres éléments  qui dégradent encore plus l'environnement.

Et curieusement, le Chili est l'organisateur du prochain COP25, état qui devrait être, en principe, le pays modèle dans la lutte contre le réchauffement climatique et le respect de l'environnement et "un allié de poids" dans la protection de la planète comme l'espère le Président français M Macron .

Concernant, les Droits de l'homme, l'état chilien recommence la tâche initiée par la dictature civique-militaire, afin d'effacer de la mémoire historique ses atrocités et en réprimant sans mesure les initiatives des organisations des DDHH et des organisations sociales comme cela a été le cas, dans un acte de commémoration de la mort de Micaela Valdés, activiste de la cause mapuche et de défense de l'environnement, hier 23 août, à Santiago sur l'esplanade du Musée de la Mémoire et des Droits de l'Homme.

Concernant les conflits sociaux, entre autres, il faut remarquer la grève initiée dans une Clinique privée à Antofagasta au nord du pays. Cette clinique a une implantation nationale. La source de conflit vient de loin, notamment après les privatisations à outrance et le démantèlement du service public dans les hôpitaux , la privatisation de la sécurité sociale, la santé et l'éducation. L'objectif de lucre des cliniques est en ouverte contradiction avec les conditions d'attention des patients et les conditions de travail des travailleurs.

D'autres conflits sont en attente de solution. 

Septembre est un mois de Mémoire et de lutte au Chili. Des manifestations et des activités, qui parlent de différents problèmes, ont été déjà organisées pour les semaines prochaines, notamment le 5 et le 8 septembre.

Une nouvelle Constitution, le plein exercice des DDHH, le travail de 40 heures, le respect et sauvegarde de l'environnement, le remplacement du modèle économique ultralibéral sont les demandes les plus exigées.

Nous espérons, que le Président Sebastian Piñera fasse allusion à la "protection et promotion des libertés démocratiques", aux demandes signalées plus haut et aux conflits actuels dérivés de l'application du modèle économique en vigueur. 

COLLECTIF POUR LES DROITS DE L'HOMME AU CHILI (FRANCE)
Paris, le 24 août 2019