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Neuf chefs d'Etat de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA) José Miguel Insulza étaient attendus à cette réunion à partir de 19H00 GMT au palais présidentiel de La Moneda.
Les homologues latino-américains du président bolivien Evo Morales entendent adopter une déclaration de soutien sans équivoque à la démocratie en Bolivie, selon des sources du gouvernement du Chili qui préside l'Unasur cette année.
Le Chili proposera à l'Unasur d'envoyer une mission en Bolivie pour promouvoir un dialogue entre gouvernement et opposition, a annoncé le chef de la diplomatie chilienne Alejandro Foxley.
"L'essentiel est l'installation d'une table ronde pour établir le dialogue qui peut être accompagné par la présidence de l'Unasur", exercée par le Chili cette année, a expliqué M. Foxley devant la presse.
La mission à La Paz peut se faire conjointement avec l'OEA, "pour discuter avec tous les secteurs" en conflit en Bolivie, a-t-il déclaré.
M. Morales a confirmé sa présence à la réunion, après une semaine de troubles dans son pays où l'intervention de l'armée dans une province rebelle se poursuivait lundi, alors que l'ouverture d'un dialogue entre gouvernement et opposition faisait surgir l'espoir d'une issue pacifique encouragée par l'Unasur.
En signe d'apaisement, les gouverneurs des provinces rebelles boliviennes ont annoncé la suspension des manifestations et des blocages routiers.
Ces gouverneurs s'opposent à M. Morales, dont le mandat a pourtant été largement confirmé en août par un référendum avec près de 68% des suffrages, et rejettent son projet de Constitution qu'ils jugent trop étatiste et centralisé.
Les plus proches alliés du gouvernement bolivien de gauche, le Vénézuélien Hugo Chavez et l'Equatorien Rafael Correa, ont répondu à l'appel pour faire cette réunion, lancé samedi par Mme Bachelet, mais aussi le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le Colombien Alvaro Uribe, l'Argentine Cristina Kirchner, le Paraguayen Fernando Lugo et l'Uruguayen Tabare Vazquez.
Avant de quitter le Brésil, le président Lula a souligné que les décisions de la réunion de Santiago devaient avoir l'"accord du gouvernement et de l'opposition" de ce pays.
Pour sa part, le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza, a appelé à l'apaisement pour éviter que la situation ne prenne un tour "irréversible".
"La situation a été en s'aggravant et nous sommes arrivés à un point où soit l'on parvient immédiatement à la fin des hostilités et on passe à la négociation, soit la situation peut devenir irréversible", a-t-il dit.
Mme Bachelet a prôné une "attitude positive et constructive" afin de "soutenir les efforts du peuple et du gouvernement boliviens".
Le président du Sénat bolivien et membre de l'opposition Oscar Ortiz devait également se rendre à Santiago pour y rencontrer son homologue chilien Adolfo Zaldivar et expliquer aux membres de l'Unasur la position de l'opposition, a déclaré à l'AFP son porte-parole.
En Bolivie, les heurts de la semaine dernière entre partisans des deux camps ont fait au moins 18 morts, une centaine de blessés et une cinquantaine de disparus dans le département de Pando (nord) où l'état de siège est en vigueur depuis quatre jours.