La campagne électorale chilienne [pour la présidentielle, qui aura lieu le 11 décembre prochain] a pris un tour inattendu avec l’entrée en lice d’un nouveau candidat pour la gauche, Marco Enríquez Ominami. Selon une enquête réalisée par TNS/Time, ce député socialiste de 35 ans, cinéaste de profession et fils d’un guérillero emblématique assassiné sous la dictature d’Augusto Pinochet, recueille 14 % des intentions de vote. Il ébranlerait déjà la coalition de centre gauche [qui gouverne depuis 1990].
Le candidat de la formation au pouvoir, le démocrate-chrétien Eduardo Frei, président du Chili de 1994 à 2000, recueille 29 % des intentions de vote et continue à marcher sur les talons de Sebastián Piñera [droite, battu en 2005 par l’actuelle présidente socialiste Michelle Bachelet], qui mène la course avec 36 % des suffrages. Le Parti socialiste a déjà demandé à Enríquez Ominami de renoncer pour éviter une dispersion des forces. Mais le jeune député a répondu qu’il se battrait jusqu’à la fin.“Notez bien mes paroles, c’est très sérieux : il n’y a aucune négociation qui vaille, nous serons là en décembre et nous n’abandonnerons pas”, a-t-il prévenu.
Marco Enríquez Ominami est le fils de Miguel Enríquez, fondateur du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), un groupe qui soutenait le gouvernement socialiste de Salvador Allende. En 1974, lorsque Marco était âgé de 1 an, un commando militaire a assassiné son père. Il a été élevé par l’un des amis de celui-ci, l’ancien ministre de l’Economie et actuel sénateur socialiste Carlos Ominami.
Il rallie les voix des gens déçus par la gauche
Sa candidature, qui n’est pas encore officielle et qui doit encore réunir les 36 000 signatures requises, bénéficie du plus grand soutien accordé à un indépendant depuis la restauration de la démocratie au Chili, en 1990. Selon TNS/Time, le nombre de suffrages obtenus par la candidature d’Enríquez Ominami montre une tendance soutenue à la hausse.
“Il s’est d’ores et déjà positionné comme un candidat transversal doté d’une force intéressante et il continue à grimper”, précise le vice-président de l’agence, Eduardo Albornoz, selon qui le parlementaire et possible troisième homme pourrait jouer un rôle crucial en cas de second tour. “Au second tour, l’opinion d’Enríquez Ominami ou sa préférence pour l’un ou l’autre candidat pourrait faire basculer le scrutin”, explique-t-il. De plus, ajoute-t-il, le député socialiste a réussi à capter les voix aussi bien de gens déçus par la coalition au pouvoir que de certains indépendants et même d’électeurs de centre droit qui, curieusement, voient en lui une alternative à la formation au pouvoir, qui gouverne le pays depuis déjà vingt ans. Dès qu’il a eu connaissance du sondage – montrant ainsi la rapidité de ses réflexes –, le milliardaire Sebastián Piñera, candidat de la droite, a déclaré publiquement qu’il partageait les idées du député socialiste, ce qui, selon TNS/Time, serait une stratégie électorale pour éventuellement arracher à la coalition les votes en faveur d’Enríquez Ominami.
Autre surprise : le sénateur Fernando Flores, membre de la formation au pouvoir et ministre de l’Economie sous Salvador Allende (il avait été contraint à l’exil pendant le régime de Pinochet), a annoncé qu’il ralliait la campagne de Piñera. A La Moneda [le palais présidentiel], on n’a pas manqué de fustiger ce qui a été qualifié de “manque de cohérence”. “Que vont penser les citoyens qui ont élu Fernando Flores sénateur en tant que membre de la coalition ? Un homme qui a lutté contre la dictature, qui s’est tenu aux côtés d’Allende et qui fait aujourd’hui partie de la droite ?” a demandé la porte-parole du gouvernement, Carolina Tohá.
Pour couronner le tout, Rodrigo García Pinochet, petit-fils du dictateur et fils de Lucía Pinochet Hiriart, actuellement conseillère municipale, a annoncé sa volonté de briguer le poste de député de la 23e circonscription de Santiago. Mais les partis de droite, qui ont déjà des candidats pour cette circonscription, refusent de l’inclure sur leurs listes.
Le candidat de la formation au pouvoir, le démocrate-chrétien Eduardo Frei, président du Chili de 1994 à 2000, recueille 29 % des intentions de vote et continue à marcher sur les talons de Sebastián Piñera [droite, battu en 2005 par l’actuelle présidente socialiste Michelle Bachelet], qui mène la course avec 36 % des suffrages. Le Parti socialiste a déjà demandé à Enríquez Ominami de renoncer pour éviter une dispersion des forces. Mais le jeune député a répondu qu’il se battrait jusqu’à la fin.“Notez bien mes paroles, c’est très sérieux : il n’y a aucune négociation qui vaille, nous serons là en décembre et nous n’abandonnerons pas”, a-t-il prévenu.
Marco Enríquez Ominami est le fils de Miguel Enríquez, fondateur du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), un groupe qui soutenait le gouvernement socialiste de Salvador Allende. En 1974, lorsque Marco était âgé de 1 an, un commando militaire a assassiné son père. Il a été élevé par l’un des amis de celui-ci, l’ancien ministre de l’Economie et actuel sénateur socialiste Carlos Ominami.
Il rallie les voix des gens déçus par la gauche
Sa candidature, qui n’est pas encore officielle et qui doit encore réunir les 36 000 signatures requises, bénéficie du plus grand soutien accordé à un indépendant depuis la restauration de la démocratie au Chili, en 1990. Selon TNS/Time, le nombre de suffrages obtenus par la candidature d’Enríquez Ominami montre une tendance soutenue à la hausse.
“Il s’est d’ores et déjà positionné comme un candidat transversal doté d’une force intéressante et il continue à grimper”, précise le vice-président de l’agence, Eduardo Albornoz, selon qui le parlementaire et possible troisième homme pourrait jouer un rôle crucial en cas de second tour. “Au second tour, l’opinion d’Enríquez Ominami ou sa préférence pour l’un ou l’autre candidat pourrait faire basculer le scrutin”, explique-t-il. De plus, ajoute-t-il, le député socialiste a réussi à capter les voix aussi bien de gens déçus par la coalition au pouvoir que de certains indépendants et même d’électeurs de centre droit qui, curieusement, voient en lui une alternative à la formation au pouvoir, qui gouverne le pays depuis déjà vingt ans. Dès qu’il a eu connaissance du sondage – montrant ainsi la rapidité de ses réflexes –, le milliardaire Sebastián Piñera, candidat de la droite, a déclaré publiquement qu’il partageait les idées du député socialiste, ce qui, selon TNS/Time, serait une stratégie électorale pour éventuellement arracher à la coalition les votes en faveur d’Enríquez Ominami.
Autre surprise : le sénateur Fernando Flores, membre de la formation au pouvoir et ministre de l’Economie sous Salvador Allende (il avait été contraint à l’exil pendant le régime de Pinochet), a annoncé qu’il ralliait la campagne de Piñera. A La Moneda [le palais présidentiel], on n’a pas manqué de fustiger ce qui a été qualifié de “manque de cohérence”. “Que vont penser les citoyens qui ont élu Fernando Flores sénateur en tant que membre de la coalition ? Un homme qui a lutté contre la dictature, qui s’est tenu aux côtés d’Allende et qui fait aujourd’hui partie de la droite ?” a demandé la porte-parole du gouvernement, Carolina Tohá.
Pour couronner le tout, Rodrigo García Pinochet, petit-fils du dictateur et fils de Lucía Pinochet Hiriart, actuellement conseillère municipale, a annoncé sa volonté de briguer le poste de député de la 23e circonscription de Santiago. Mais les partis de droite, qui ont déjà des candidats pour cette circonscription, refusent de l’inclure sur leurs listes.