mardi 12 janvier 2010

LE CHILI INAUGURE UN « MUSÉE DE LA MÉMOIRE» DES VICTIMES DE LA DICTATURE

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Photo José Manuel de la Maza
Le musée de 5.600 m2, que doit ouvrir dans la soirée la chef de l'Etat, rassemble des objets intimes, officiels, documents audio et vidéo d'époque, retraçant les violations des droits de l'Homme sous le régime d'Augusto Pinochet, qui fit près de 3.200 morts ou disparus. Quelque 28.000 cas de torture ont également été recensés.
Nombre des pièces ont été données par des particuliers, y compris par la présidente de 58 ans, qui avec sa mère fut emprisonnée et torturée en 1975 avant de partir en exil. Son père, un général proche du président socialiste Salvador Allende renversé en 1973 par le général Augusto Pinochet, mourut en prison.
Le musée est un projet cher à Mme Bachelet, qui s'apprête à quitter le pouvoir en mars, pour laisser vraisemblablement la présidence à la droite, pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1990.
Sebastian Piñera, issu de la droite modérée, est favori depuis des mois dans les sondages: les derniers le donnent gagnant du 2e tour, dimanche, avec 5 points d'avance sur Eduardo Frei, candidat de la coalition de centre-gauche.
A droite, certains ont critiqué une "mémoire sélective", puisque le musée ne couvre que la période allant du putsch de Pinochet, le 11 septembre 1973, à son départ du pouvoir le 11 mars 1990, sans faire référence au contexte amenant le coup d'Etat.
La presse suppute que la droite pourrait élargir la période couverte par le musée si elle revient au pouvoir.
"Tout musée peut être modifié, développé avec des éléments qui l'améliorent, mais pas dans son essence, dans son objectif", a mis en garde la présidente de la Commission présidentielle des droits de l'Homme Maria Luisa Sepulveda.