Le président de la Cour suprême, Javier Villa Stein [profil officiel, en espagnol], a estimé que, les délits ayant été commis par un militaire en activité, la compétence de juger ce dernier revenait à un tribunal militaire [article de l’agence EFE], et que la procédure engagée devant la juridiction civile n’était pas effective en l’espèce.
L’affaire Ariza avait agité le Pérou en novembre dernier, lorsqu’il avait été révélé que ce sous-officier de l’armée de l’air péruvienne recevait de l’argent de la part d’officiers chiliens en échange d’informations relevant du secret militaire. Ces derniers, qui n’ont pas été arrêtés, seront quant à eux jugés par une juridiction ordinaire, tandis que Víctor Ariza pourrait encourir de 25 à 35 ans de prison s’il était accusé du délit de haute trahison - le plus grave dont il pourrait être inculpé. Un autre militaire, accusé d’être son complice, sera également jugé par le tribunal militaire.
Ces révélations avaient largement compliqué les relations déjà tendues entre le Chili et le Pérou, au point que le gouvernement péruvien rappelle son ambassadeur à Santiago du Chili. Les deux pays sont engagés dans une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ) [site officiel] de La Haye, suite à une requête du Pérou visant à établir clairement les frontières maritimes [article de Courrier International] dans le Pacifique, et maintiennent des relations diplomatiques tendues depuis la guerre qui les a opposés à la fin du XIXème siècle.