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Le corps de Salvador Allende, icône de la gauche latino-américaine, avait été exhumé au mois de mai pour déterminer si sa mort résultait bien d'un suicide (version officielle) ou d'un assassinat par un putchiste (thèse notamment défendue par Fidel Castro). Salvador Allende est mort par balle, à 65 ans, dans le palais présidentiel, à Santiago, bombardé par l'armée rebelle durant le coup d'Etat du général Augusto Pinochet.
Le rapport d'analyse des experts médicaux chiliens détermine que la « mort a été causée par une blessure par projectiles » et qu'elle « correspond bien à un suicide ». Selon David Prayer, spécialiste en balistique, le premier socialiste élu à la tête du Chili en 1970 est mort « de deux balles de fusil automatique AK-47 qu'il tenait entre ses genoux en pointant vers son menton ». Une des balles a même été retrouvée dans sa dépouille.
Soulagement pour la famille
L'ancien président chilien avait toujours juré qu'il ne se laisserait pas prendre vivant et qu'il mourrait les armes à la main. Mais le fusil et la balle ayant entraîné sa mort n'ont jamais été retrouvés. De plus, la veuve et la fille de Salvador Allende n'avaient pas pu voir son corps. C'est pour lever le mystère qui régnait toujours autour de cette mort que la Cour suprême du Chili avait ouvert une procédure le 27 janvier dernier.
« La conclusion est la même que celle de la famille Allende. Le président Allende, le 11 septembre 1973, alors qu'il se trouvait dans des circonstances extrêmes, a pris la décision de se suicider plutôt que d'être humilié ou de subir toute autre chose » a déclaré la fille du chef d'Etat défunt, la sénatrice Isabel Allende. Elle a ajouté que « la famille avait appris la nouvelle avec un grand calme car les enseignements de ce rapport correspondent à sa conviction ». Il ne manquait donc plus que les preuves formelles, surtout balistiques, pour mettre fin aux rumeurs d'assassinat ou de suicide assisté. Théories que défendaient certains dirigeants et journalistes étrangers.
L'enquête sur la mort du président chilien a été rouverte parallèlement à celle de 725 dossiers de crimes contre l'humanité commis pendant que Pinochet était au pouvoir (1973-1990). Ceux-ci n'avaient jamais été considérés, faute de plaintes. Au total, la dictature au Chili est responsable de plus de 3.100 morts et disparus.
Par Maxime Ricard