Le Sénat, après la Chambre des députés, a approuvé par une large majorité un projet de loi visant à combattre la non-participation politique des jeunes, un trait marquant de la démocratie chilienne depuis depuis la fin de la dictature en 1990. Jusqu'à présent, les Chiliens majeurs qui souhaitaient voter devaient effectuer une démarche administrative, puis une fois inscrits, se voyaient obligés de voter sous peine d'amende qui pouvait atteindre 200 dollars: double dissuasion qui avait contribué à une désaffection spectaculaire. Selon des estimations citées au Parlement lors du débat, a peine 7% des Chiliens âgés de 18 à 24 ans exercent leur droit de vote.
"Fin de l'hypocrisie et du cynisme"
Le ministre à la Présidence Cristian Larroulet a qualifié la loi de "moment historique", comparable au vote des femmes en 1949. Il a estimé qu'elle pourrait augmenter "d'environ 55%" le corps électoral, soient plus de 4 millions d'électeurs. La fin du vote obligatoire, une mesure datant des années 50, était une promesse électorale du président (droite) Sebastian Pinera, au pouvoir depuis début 2010, afin de moderniser la démocratie chilienne.
Les parlementaires des deux bords ont salué la mesure tout en notant la "grande incertitude" que va induire un électorat élargi, de jeunes surtout, sur les prochaines élections, municipales en 2012, et générales en 2013. L'ancien président (centre-gauche) Ricardo Lagos a estimé que cette incertitude "marque la fin de l'hypocrise et du cynisme au Chili, car les citoyens auront désormais la faculté de se lever et aller voter le jour de l'élection si cela leur semble opportun".