jeudi 31 mars 2011

L'accès au Pacifique devant les tribunaux internationaux

Et comme s'il reconnaissait l'échec implicite des négociations entamées avec Santiago sur la question en 2006, Evo Morales a annoncé, le 23 mars, que le pays allait déposer plainte devant les tribunaux internationaux, rapporte le quotidien La Razón.

La revendication bolivienne dure depuis cent trente-deux ans. Le président bolivien a affirmé que la justice internationale avait fait suffisamment de progrès pour que "les Etats puissent déposer les plaintes qui correspondent à leurs droits". Il entend notamment dénoncer le traité de paix de 1904 “signé sous la pression du Chili et la force".

Chili: la principale fonderie de Codelco arrêtée pour pollution

La Cour d'appel de Valparaiso a ordonné "l'arrêt des opérations de la fonderice de Codelco Chile-Division Ventanas", dans la région de Valparaiso, à environ 160 km au nord-ouest de Santiago, déclare le Pouvoir judiciaire dans un communiqué.

"La production n'est pas affectée, (arrêter les activités) est un processus lent qui vient de commencer", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Codelco.

La compagnie, qui produit 11% du cuivre mondial, juge par ailleurs cette mesure "injustifiée" dans un communiqué, car elle affirme que le problème a été "rapidement réglé" et qu'elle a pris "toutes les mesures préventives" pour garantir que ses opérations ne nuisent plus à la population.

Elle étudie des recours juridiques pour éviter la paralysie des activités de la fonderie, qui a produit 385.000 tonnes métriques de cuivre électrolytique en 2009, selon son site internet.

La plainte avait été déposée par une association représentant 135 anciens employés de la fonderie décédés d'un cancer et une organisation écologiste après l'intoxication la semaine dernière d'une quarantaine de personnes par un nuage toxique émanant de la fonderie.

Parmi eux figuraient des travailleurs du site mais aussi des élèves d'une école primaire proche de l'usine, qui a fermé ses portes jusqu'à lundi prochain pour subir un nettoyage de fond en comble.

La justice doit désormais se prononcer sur le fond du dossier.

L'an dernier, Codelco a vu ses bénéfices bondir de 47% à 5,79 milliards de dollars, dopés par des cours record du métal rouge.

mercredi 30 mars 2011

Chili: la veuve d'Augusto Pinochet hospitalisée

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Lucia Hiriart, 87 ans, a été hospitalisée dans la journée de dimanche à l'Hôpital militaire de Santiago, où un pré-infarctus a été diagnostiqué, selon le quotidien du soir La Segunda citant l'établissement.
En fonction d'examens complémentaires depuis 48 heures, elle devrait pouvoir quitter l'hôpital dans la semaine, selon la même source.
Hiriart, considérée comme une conseillère influente du dictateur décédé en décembre 2006 à 91 ans, avait déjà été hospitalisée en 2007 pour problèmes cardiaques, juste après une décision de justice ordonnant sa mise en détention.
La justice chilienne avait ordonné son arrestation, avec ses cinq enfants, dans le cadre d'une enquête sur le détournement de millions de dollars de fonds publics. Ils avaient été remis en liberté sous caution après 48 heures.
Une enquête reste en cours au Chili sur la fortune du clan Pinochet.

vendredi 25 mars 2011

MAPUCHES CONDAMNES A DES LOURDES PEINES DE PRISON

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RAMON LLANQUILEO MEMBRE DE LA COMMUNAUTE MAPUCHE DEPOSE A SON PROCES A CANETE ET REVENDIQUE LA LUTTE DE SON PEUPLE
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DEPOSITION D'UN TEMOIN SECRET AUTRE DES GRAVES IRREGULARITES RELEVEES LORS DU PROCES
Des très lourdes peines ont été prononcées le 22 mars contre quatre militants Mapuche, accusés de vol avec violence contre un propriétaire terrien, et d’un prétendu attentat contre un procureur.
Des condamnations à 25 et 20 années de prison sont tombées sur les membres de la Coordination Arauco Malleco, après un long procès truffé d’irrégularités, et alors que des abus flagrants et vices de procédure évidents ont été commis par le ministère public.


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UN DES CONDAMNES LORS DU PROCES
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AVEC SES SYMBOLES ANCESTRAUX ET LEURS INSTRUMENTS RITUELS LES MAPUCHE RECLAMENT JUSTICE
En effet, dans le rapport établi par l’équipe de juristes internationale mandatée par la Fondation France Libertés et le collectif d’organismes qui a dépêché des observateurs au Chili, Me Mireille Fanon-Mendès France n’hésite pas à parler de « abus de pouvoir judiciaire et discrétionnaire », ainsi que « d’une partialité flagrante », d’entrave aux droits de la défense et au travail des avocats.

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LE JUGE GUZMAN CONNU POUR AVOIR SOUMIS A PROCES PINOCHET EST UN DES AVOCATS DES MAPUCHE
Le juge et les procureurs ont suborné des témoins et ils ont obtenu de fausses déclarations contre des « offres », et « en manquant par mauvaise foi aux devoirs de leur fonction, le juge et les procureurs ont commis le délit de prévarication ».


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LES ACCUSES DE LA COMMUNAUTE MAPUCHE LORS DE LEUR PROCES
Les autorités utilisent la loi antiterroriste, héritée de la dictature militaire, pour affronter les mobilisations croissantes du peuple Mapuche. L’énorme investissement que l’État réalise dans ce procès -en temps et en ressources- répond à sa volonté politique d’appliquer des sanctions exemplaires aux émeutes, qui se déroulent dans une zone économiquement stratégique, clé pour les placements financiers des entreprises forestières, minières et touristiques.


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AVEC DES RAMEAUX DE CANELO L'ESSENCE PROTECTRICE DU PEUPLE MAPUCHE LES FAMILLES SOUTIENNENT LEURS PRISONNIERS
Des affaires très lucratives se réalisent en dévastant le territoire ancestral Mapuche et au prix de graves dommages environnementaux : raréfaction de l’eau, destruction de la biodiversité, contamination des sols, détérioration de la santé des habitants, entre autres problèmes, ce qui a déclenché la réaction des communautés touchées et leurs organisations.
Les inculpés ont entamé une grève de la faim illimitée, espérant ainsi faire pression sur les autorités et la révision du procès.

mardi 22 mars 2011

Obama souhaite un nouveau partenariat avec l'Amérique latine

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Le président américain Barack Obama et sa femme Michelle portent un toast en compagnie du chef d'État chilien le milliardaire Sebastian Piñera et de son épouse Cecilia Morel. Photo José Manuel de la Maza
L'avion présidentiel Air Force One a décollé de la base militaire du Galeao à 09H13 locales (12H13 GMT). Le président américain est accompagné de son épouse Michelle et de ses deux filles Sasha et Malia.
M. Obama passera la journée à Santiago du Chili où il prononcera un grand discours consacré à la politique de son administration envers l'Amérique latine.
Au Brésil, le président américain s'est employé à resserer les liens entre son pays et la principale économie d'Amérique latine lors d'entretiens samedi à Brasilia avec son homologue Dilma Rousseff.
Dans un discours au peuple brésilien dimanche à Rio, Barack Obama a cité la transition du Brésil vers la démocratie dans les années 80, après vingt-et-un ans de dictature militaire, en "exemple" aux pays du Moyen-Orient en révolte contre leurs régimes autoritaires.
Le président américain n'a pas modifié le programme de sa première tournée en Amérique latine malgré le conflit en Libye, où les forces américaines participent à la coalition visant à imposer une zone d'exclusion aérienne pour protéger le peuple libyen contre la répression sanglante du régime de Mouammar Kadhafi.
Mais, selon la Maison Blanche, le président Obama a continué à suivre de très près avec ses principaux conseillers les développements du conflit et c'est de Brasilia qu'il a donné l'ordre samedi aux forces américaines d'attaquer des objectifs libyens.
Il s'est néanmoins offert quelques moments de détente en famille comme la visite dimanche en soirée de la statue du Christ Rédempteur, au sommet du Corcovado, qui jouit d'une vue imprenable sur la "ville merveilleuse" et la baie de Rio.
Le président américain fera halte mardi au Salvador, seule étape en Amérique centrale de cette tournée de cinq jours qui s'achèvera mercredi.

jeudi 17 mars 2011

Le Chili maintient la signature d'un accord nucléaire avec les Etats-Unis

L'accord de recherche et de formation sur le nucléaire civil "sera signé par le ministre des Affaires étrangères du Chili, Alfredo Moreno, vendredi prochain au ministère", a-t-il assuré, cinq jours avant une visite du chef d'Etat américain Barack Obama à Santiago.
Le Chili, en pleine croissance, cherche à accroître et à diversifier ses sources d'énergie, mais le gouvernement affirme être à des années -dix ans- d'une décision sur la construction d'une éventuelle centrale atomique.
L'option nucléaire inquiète une partie de l'opinion dans un pays où le souvenir du séisme de magnitude 8,8 et du tsunami qui ont fait plus de 500 morts le 27 février 2010 est encore dans tous les esprits.

Selon le président chilien, l'accord encourage "la recherche, la formation des ressources humaines, et l'amélioration des critères de sécurité en matière de disposition des résidus radioactifs des deux réacteurs expérimentaux du Chili. C'est un accord qui va dans le sens de la sécurité, de la vie et de la protection de la santé des Chiliens".
L'opposition et les écologistes sont opposés à la signature de cet accord pour leur pays, à forte activité sismique.
Le Chili possède, depuis les années 70, deux petits réacteurs expérimentaux, de 5 et 10 mégawatts, dans la grande région de Santiago.
Le pays sud-américain a signé le mois dernier un accord similaire avec la France.

mardi 15 mars 2011

La crise au Japon pèsera lourd dans les choix nucléaires du Chili

Le niveau de radioactivité était 1.000 fois supérieur à la normale dans la salle de contrôle du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire Fukushima n°1 située à 250 km au nord de Tokyo Dessein de KAP
"Le Chili est un pays sismique qui a énormément besoin d'énergie. Ce qui s'est passé au Japon, qui est extrêmement regrettable pour son peuple, est d'une très grande importance dans notre analyse", a déclaré lundi le ministre, Laurence Golborne, au quotidien La Segunda.
Le gouvernement chilien étudie "comment les autorités (japonaises) gèrent cette urgence" pour "pouvoir tirer des conclusions", a ajouté le ministre, qui s'est rendu en France et en Belgique le mois dernier pour visiter des centrales nucléaires.
Le Chili, frappé l'an dernier par un séisme et un tsunami qui ont fait plus de 500 morts et des milliards de dollars de dégâts, cherche à diversifier ses sources d'énergie alors qu'il dépend encore principalement du pétrole et du gaz importés.
Il s'est donné dix ans pour décider de recourir ou non au nucléaire civil afin de répondre à la forte hausse de la demande d'énergie, alimentée par une croissance soutenue (6% par an prévus d'ici 2015).
Il doit déjà signer vendredi un accord de coopération avec les Etats-Unis en matière d'énergie nucléaire.
Depuis le tremblement de terre de magnitude 8,9 - le plus fort jamais enregistré au Japon -, les incidents se multiplient dans la centrale nucléaire de Fukushima 1, située dans le nord-est du Japon.
Des explosions se sont notamment produites dans les réacteurs 1 et 3, faisant craindre un accident majeur, une hypothèse cependant écartée par les autorités.
En Amérique latine, seuls le Mexique, l'Argentine et le Brésil sont dotés de centrales nucléaires, à raison de deux chacun.
L'Argentine et le Brésil ont également lancé les travaux pour la construction d'une troisième centrale, qui ne sont pour l'instant pas remis en cause par la série d'accidents au Japon.

dimanche 13 mars 2011

Les bons comptes du président Piñera

"Le patrimoine du président a augmenté de 200 millions de dollars en un an, passant de 2.2 milliards à 2,4 milliards de dollars en un an. Il se situe désormais à la 488e place des personnes les plus riches au monde", écrit le quotidien chilien La Segunda. Pour la deuxième année consécutive se trouve en tête de ce classement l'homme d'affaires mexicain Carlos Slim dont le patrimoine est estimé à 74 milliards de dollars.

vendredi 11 mars 2011

LE CHILI UNE NOUVELLE FOIS CONFRONTÉ À SA FRAGILITÉ ÉNERGÉTIQUE

Plusieurs mesures ont été prises pour réduire la consommation énergétique des ménages dans ce pays, premier producteur mondial de cuivre.

Depuis février, la distribution d'électricité subit des baisses contrôlées d'intensité de 5 à 10% et plus de 15.000 ampoules économiques ont été distribuées gratuitement.

"Si on économise tous un peu, le risque sera surmonté cette année", assure le ministre de l'Energie, Laurence Golborne. Mais le mot de "crise énergétique" a bel et bien été prononcé, ravivant le souvenir des grandes coupures de courant de 1998-99.

Comme à cette époque, une sécheresse a fait baisser début 2011 le niveau des barrages hydroélectriques, dont la contribution à l'énergie du Chili est passée de plus de 40 à 34%.

En parallèle, gaz et charbon ont monté (47% de la production à eux deux), malgré la volatilité des prix du premier et l'impact sur l'environnement du second.

"Le panorama énergétique est très serré", analyse Maria Isabel Gonzalez, consultante en matière énergétique. "La situation est particulièrement compliquée dans la région de Santiago", et ses plus de 6 millions d'habitants, selon elle.

Pour les autorités, dans la capitale, c'est un problème d'acheminement de l'énergie plutôt que de production.
Pour autant, la vulnérabilité énergétique est endémique au Chili, a fortiori depuis deux décennies de croissance --+6,8% encore en janvier-- qui ont fait du pays un des moteurs de l'économie en Amérique latine.

Le gouvernement a prévu une croissance annuelle de 6% en 2011.

Du coup, le pays, dépendant d'hydrocarbures importés, explore "toutes les alternatives d'énergie" avec l'objectif de doper de 80% sa production d'électricité d'ici 20 ans pour nourrir sa croissance et notamment son industrie minière.

Avec un cuivre à des taux historiques, de grands projets d'extraction se développent effectivement dans le nord du pays, suscitant d'importants besoins en électricité, note Maria Isabel Gonzalez.

Une méga-centrale thermique de 2.350 mégawatts à Castilla sur le littoral vient de recevoir le feu vert des autorités, malgré les menaces de recours des écologistes qui dénoncent une "option charbon" anachronique.

Les défenseurs de l'environnement ne désarment pas non plus contre un autre méga-projet, HidroAysen, qui prévoit cinq barrages dans des vallées de Patagonie, cette fois dans le sud. D'interminables études d'impact devraient conclure en 2011.

Mais les écologistes comme Greenpeace-Chili se méfient surtout de l'option nucléaire.

Le gouvernement chilien a assuré ne pas prévoir de décision sur une centrale nucléaire "avant dix ans". Cependant Laurence Golborne revient de France et Belgique où il a inspecté des centrales en février.

Les écologistes soulignent le potentiel largement sous-exploité du Chili en énergie solaire, éolienne, ou marémotrice avec ses 4.000 km de côte Pacifique.

"Nous avons un grave manque de diversité des sources d'énergie, dans un pays qui a pourtant les plus grandes possibilités d'Amérique du Sud en terme d'énergies renouvelables non conventionnelles", se désole Marcelo Mena, directeur du Centre de recherche de Développement durable de l'Université Andres Bello.

Le Chili s'est fixé pour but de produire 20% d'énergies renouvelables en 2020, un objectif qu'il sera difficile à atteindre selon nombre d'experts. Actuellement, l'éolienne représente à peine 0,3% de la production.