jeudi 17 juillet 2014

GLADYS MARIN, FEMME COURAGE

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EN JANVIER 1998, GLADYS MARIN INTENTE LA PREMIÈRE PROCÉDURE CRIMINELLE CONTRE PINOCHET AU CHILI. 

Gladys Marin a consacré le temps de son exil à organiser la protestation contre le régime militaire et la solidarité avec les persécutés. Elle voyageait en permanence avec des séjours de récupération aux Pays Bas, au Luxembourg et en URSS. Un jour de 1978, de passage à Paris, elle nous annonçait son départ prochain pour Santiago. Son visage étant trop connu, elle a subi quelques transformations esthétiques avant de s’embarquer avec de faux papiers. Gladys a vécu longtemps cachée à Santiago consacrant ses jours et ses nuits à la reconstruction du Parti communiste (PCch) et à l’organisation de la résistance y compris armée. Après la fin de la dictature, elle devient secrétaire générale du PCch en remplacement de Luis Corvalan et sera candidate à l’élection présidentielle à deux reprises, en 1993 et 1999.

Au début des années 2000, d’importantes manifestations eurent lieu au Chili pour exiger la vérité sur les massacres, la liberté et la démocratie. «L’Huma» m’avait demandé de l’interviewer par téléphone. Grâce à mon vieux copain, l’avocat Edouardo Contreras, Gladys depuis la tête du défilé a commenté le mouvement, l’ampleur des manifestations et une fois l’entretien terminé ne voulant pas la déranger je l’ai remercié. C’est alors qu’elle m’a demandé des nouvelles de tous nos copains communs. Une revue de détail au téléphone ponctué de son rire sonore reconnaissable parmi tant d’autres.

Gladys est parti en 2005, victime d’une tumeur au cerveau. À Santiago, elle a eu droit à des obsèques nationales. À Paris, nous avons été quelques-uns à pleurer en silence.

José Fort