samedi 16 mai 2020

LE DIRIGEANT COMMUNISTE ESPAGNOL JULIO ANGUITA EST MORT

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LE DIRIGEANT COMMUNISTE ESPAGNOL JULIO ANGUITA EST MORT
PHOTO JOSE GOITIA / CP
Ancien secrétaire général du Parti communiste d’Espagne, il s’est éteint samedi à Cordoue. Julio Anguita (78 ans), ancien secrétaire général du Parti communiste d’Espagne et ex-coordinateur d’Izquierda Unida, est mort samedi à Cordoue, des suites d’une crise cardiaque. On le surnommait parfois « le prof » car il avait toujours le souci de la pédagogie. La presse l’avait affublé du titre de « calife rouge », en mémoire de ses années passées avec succès à la tête de la mairie de Cordoue, en Andalousie. Il était surtout un dirigeant populaire, très respecté au-delà de sa famille politique, qu’il avait rejointe pendant la dictature au début des années 1970.  
« OBSÈQUES DE JULIO ANGUITA : UNE CHAPELLE  ARDENTE À L’HÔTEL DE VILLE DE CORDOUE »
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EFE 
 JULIO ANGUITA 1989: Anchuras (Ciudad Real) PHOTO JOSÉ LUIS PÉREZ
après son retrait de la vie politique active pour des raisons de santé, il était devenu un « sage »  très écouté. Il s’était illustré ces dernières années sur des thèmes comme la République et la Constitution. Dans une interview qu’il m’avait accordée en 1996 à Madrid, il déclarait notamment : « Il faut régénérer la gauche, débattre des programmes et non s’en tenir à des échanges de propos de bateleurs. J’appelle à une rébellion pacifique contre la loi de l’argent, contre la corruption et la désagrégation de la société. »
Julio Anguita dégageait comme un parfum de don-quichottisme. Son physique, son allure, son refus de l’apparat et des privilèges (il avait refusé sa retraite de député lui préférant celle de professeur) n’expliquent pas tout : c’était un homme droit, dur au combat politique. Derrière la carapace, il y avait un homme sensible et émouvant. Il avait effroyablement vécu la mort en Irak, pendant la guerre de 2003, de son fils Julio, envoyé spécial du journal El Mundo  dans les zones de combats. Sans rien laisser paraître, après avoir été informé de la tragédie, il avait quitté l’assemblée générale de Izquierda Unida à Madrid pour rejoindre sa famille à Cordoue.
Julio Anguita avait accueilli avec satisfaction la formation du nouveau gouvernement espagnol réunissant les socialistes, la coalition Unidas/Podemos et la nomination de ministres communistes.
« Mon rôle désormais », disait-il, « se limite à soutenir et parfois à rester silencieux. »
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 PHOTO RAFA ALCAIDE