samedi 21 mars 2015

ALLEMAGNE : LA UNE CHOC DU « SPIEGEL »

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

PHOTOMONTAGE MONTRANT ANGELA MERKEL 
ENTOURÉE DE NAZIS DEVANT 
L'ACROPOLE À ATHÈNES.  

Merkel entourée de nazis devant l'Acropole, la une choc du « Der Spiegel » contre les préjugés sur l'Allemagne
Entre la Grèce et l'Allemagne, c'est un vrai sujet de discorde. Les réparations de guerre exigées par Athènes depuis l'arrivée de la gauche radicale au pouvoir cristallisent les tensions entre les deux pays. Si le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères a proposé pour la première fois de trouver un compromis jeudi, Berlin a jusqu'ici exclu d'indemniser la Grèce pour l'occupation du pays par les nazis entre 1941 et 1944.

Le montant des réparations éventuelles réclamées par le gouvernement d'Alexis Tsipras pourrait atteindre 162 milliards d'euros, environ la moitié de la gigantesque dette du pays, selon des chiffres circulant à Athènes. Le prêt forcé datant de l'occupation nazie de la Grèce est quant à lui évalué à 11 milliards d'euros.

Dans son édition du samedi 21 mars, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel s'intéresse à cette question avec une couverture illustrée d'un photomontage montrant Angela Merkel entourée de nazis devant l'Acropole à Athènes. Cette Une fait beaucoup réagir outre-Rhin, certains lecteurs annonçant même leur intention de se désabonner , notent nos confrères du HuffPost allemand:

« L'Übermacht allemand », peut-on lire en gros titre du magazine, selon qui c'est ainsi que « les Européens voient les Allemands ». Dans un dossier intitulé « le quatrième Reich », Der Spiegel s'intéresse aux critiques formulées contre l'Allemagne, notamment dans les pays touchés par l'austérité comme la Grèce. « Dans certains pays partenaires fleurissent les comparaisons avec les nazis. L'Allemagne est à nouveau vue comme l'Übermacht », une « puissance supérieure », écrit le magazine. Ce qui est assez éloigné de la réalité à ses yeux.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]




Des relations Athènes-Berlin très compliquées

La Grèce veut s'affranchir des mesures d'austérité qui accompagnent l'aide financière de ses partenaires de la zone euro, alors que ces derniers, Allemagne en tête, sont réticents à relâcher la pression sur le pays. Le gouvernement d'Alexis Tsipras a accru l'antagonisme avec Berlin en ravivant le sujet de ces réparations tandis que plusieurs dirigeants grecs ont pris à partie les responsables politiques allemands, et notamment le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, accusé de mener la ligne dure contre la Grèce parmi les pays de la zone euro.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

CAPTURE D'ÉCRAN VRAI FAUX DOIGT
 D'HONNEUR DE YANIS VAROUFAKIS

Alexis Tsipras, qui se rendra pour la première fois à Berlin lundi 23 mars, a estimé début février que son gouvernement avait « une obligation historique » et « morale » à réclamer une compensation pour les destructions de la Seconde guerre mondiale. « Tous ces sujets ont été définitivement réglés juridiquement avec le traité « 2 plus 4 » signé en 1990 entre les deux Allemagne et les Alliés, qui renonçaient alors à leurs droits sur les vaincus de 1945, traité qui fut approuvé par la Grèce, lui avait répliqué le 9 février le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

 
CAPTURE D'ÉCRAN VRAI FAUX DOIGT 
D'HONNEUR DE YANIS VAROUFAKIS
L'interview de Yanis Varoufakis à ARD dimanche 15 mars a encore aggravé les relations entre les deux pays: le ministre des Finances grec, apparemment pris de court, a qualifié de « trucage » une vidéo le montrant en 2013, quand il était encore économiste, faire un doigt d'honneur en évoquant l'Allemagne lors d'une conférence. Il a affirmé que le geste avait été « ajouté », déclenchant une enquête de la chaîne qui a infirmé sa version.