Complètement séduit par la démarche de cette femme qui, a-t-il rappelé, «a été torturée» sous l’ancien régime dictatorial qui sévissait dans son pays, le maire Labeaume a multiplié les qualificatifs à son endroit.
«Un beau cœur, une belle tête, une femme très impressionnante, énumérait-il sur un ton admiratif. Franchement, ça m’impressionne (ce qu’elle a vécu). On a la vie facile ici, très facile.»
Statue de Bernardo O’Higgins
Photo Alex Ibañez
Cela dit, le maire Labeaume n’est pas resté insensible au cadeau que le Chili vient de faire à la Commission de la capitale nationale en installant une statue équestre du héros de l’indépendance chilienne, Bernardo O’Higgins, dans le parc de l’Amérique-Latine, un lieu de souvenir pour les Latins du Nord.
«On est des gens fiers à Québec, a enchaîné le maire Labeaume. Je pense qu’on devrait faire de même et offrir un cadeau au Chili, qui célébrera son 200e anniversaire d’accession à l’indépendance, en septembre 2010. À vrai dire, je le lui ai promis.»
Fille d’un général mort sous les malversations de la junte militaire, Mme Bachelet exerce les fonctions de présidente de la République du Chili depuis le 11 mars 2006 pour un mandat de quatre ans. Mais elle ne pourra pas, selon la Constitution révisée du pays, exercer un second mandat.
Arrivée à Québec en fin d’après-midi mardi, elle a eu droit à un léger bain de foule, au terme de sa visite officielle, quand les cérémonies protocolaires ont été conclues.
Depuis la place de Paris, à la place Royale, Mme Bachelet a marché quelque peu dans la ville historique, empruntant le funiculaire pour grimper jusqu’au monument de Champlain et, de là, se rendre jusqu’à l’hôtel de ville, où elle a signé le livre d’or. Le ministre responsable de la capitale nationale, Philippe Couillard, tout comme le maire de Québec l’accompagnaient sur ce circuit, avec l’historien David Mendel comme guide. Quelques représentants de la communauté chilienne de Québec s’étaient aussi dispersés sur son passage, scandant de joyeux «Viva el Chile» en brandissant des drapeaux de leur pays d’origine.
La présidente chilienne s’est dite honorée de la place où trône la statue de Bernardo O’Higgins, soit juste en face de celle de Simon Bolivar, la figure emblématique de l’émancipation des colonies espagnoles d’Amérique du Sud.
Situé juste à l’arrière du palais de justice de Québec, à l’embouchure de la rivière Saint-Charles, le parc de l’Amérique-Latine occupe un vaste espace d’environ 12 000 mètres carrés.