jeudi 1 septembre 2011

CHILI : UN POLICIER SERA JUGÉ POUR LA MORT D'UN ADO

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LE GÉNÉRAL DE CARABINIERS SERGIO GAJARDO CONGÉDIÉ.  "J'ÉCARTE CLAIREMENT LE FAIT QUE LES POLICIERS AIENT USÉ D'ARMES À FEU CONTRE UN JEUNE (...) DANS LES CIRCONSTANCES CONCERNÉES", A AFFIRMÉ À LA PRESSE LE GÉNÉRAL DE POLICE SERGIO GAJARDO, CHEF-ADJOINT DE LA POLICE DE LA MÉTROPOLE DE SANTIAGO.
Les élus de l'opposition ont accusé le ministre Rodrigo Hinzpeter d'avoir encouragé la police à réagir avec force aux manifestations populaires, mais leur tentative de le sanctionner a été défaite par un vote de 49-58. M. Hinzpeter a par la suite qualifié ses opposants d'«opportunistes politiques».

La police avait tout d'abord nié sa responsabilité dans la mort de Manuel Gutierrez, qui a été atteint d'une balle à la poitrine dans la nuit de jeudi à vendredi. Il est mort alors que des manifestants cagoulés affrontaient la police dans l'obscurité de la nuit dans le sud-ouest de Santiago, la capitale. Des témoins ont déclaré que l'adolescent ne faisait qu'observer la scène à distance.

Un capitaine de la police a affirmé par la suite que le sergent Mario Millacura avait fait usage de son pistolet mitrailleur dans la zone des affrontements et avait ensuite remplacé les balles dans le chargeur, dans une tentative de camoufler son geste. Le sergent Millacura a été congédié et placé en détention. Ses patrons ont eux aussi été congédiés.

En vertu des lois chiliennes, le sergent Millacura doit être jugé par la justice militaire parce qu'il aurait tiré alors qu'il portait l'uniforme. Mais la directrice de l'Institut des droits de la personne du gouvernement chilien, Lorena Fries, estime que le système de justice militaire manque de transparence et «ne garantit pas la justice pour la famille de Manuel Gutierrez».

Une chef de file des étudiants universitaires chiliens, Camila Vallejo, s'est par ailleurs rendue, mercredi, dans la capitale brésilienne à l'invitation de groupes étudiants. Elle a dirigé une manifestation demandant l'augmentation des dépenses en éducation au Brésil.

«Au Chili, nous avons les mêmes demandes que vous au Brésil, sauf que dans notre pays, nous sommes victimes de répression quand nous nous exprimons», a dit Camila Vallejo, en référence à la réponse de la police aux trois mois de manifestations populaires au Chili.

La leader étudiante s'est rendue au Brésil après que le président du Chili, Sebastian Piñera, eut repoussé à samedi une importante réunion visant à trouver un terrain d'entente entre les demandes des étudiants et les propositions du gouvernement.