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« LA MARTYRE DU FEU » CARMEN GLORIA QUINTANA
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Les soldats les ont ensuite aspergés de kérosène et ils y ont mis le feu devant plusieurs témoins. Puis ils ont enveloppé les deux corps brûlés de leurs victimes dans des couvertures et les ont jetés dans un fossé. Transportés tout de suite aux urgences par des habitants, Rodrigo agonisait à son admission à l’hôpital, et Carmen Gloria a été sauvée in extremis, très grièvement brulée et défigurée à vie par ses bourreaux. Rodrigo Rojas est mort quelques jours plus après.
La dictature a tenté d’empêcher l’hommage posthume au jeune martyr, mais des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Rodrigo, dans la capitale sous état de siège. En dépit des multiples témoignages à charge contre les bourreaux, le dictateur Pinochet est apparu en personne à la télévision pour nier la participation de son armée dans cette atrocité.
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PEDRO FERNÁNDEZ DITTUS, CAPITAINE DE L’ARMÉE, RESPONSABLE DE L’UNITÉ QUI A CRUELLEMENT BRULÉ VIFS DEUX JEUNES OPPOSANTS À LA DICTATURE CHILIENNE.
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Devant la pression de la rue et l’indignation des Chiliens un juge spécial a enquêté sur le drame, et a ensuite blanchi la patrouille militaire incriminée. Finalement, seul le commandant de la patrouille, le capitaine Pedro Fernández Dittus, a été poursuivi pour « négligence ». D’abord condamné à 600 jours de prison, sa peine a été ramenée pour des raisons de « santé » à un an dans le pénal spécial de Punta Peuco, la prison « 5 étoiles » pour des criminels militaires. Fernández Dittus est aujourd’hui sociétaire d’une école dans le quartier de La Reina.
Par la cruauté des faits et la jeunesse des victimes, mais aussi le cynisme du dictateur et l’impunité accordée aux criminels, cet acte de barbarie est devenu emblématique de la longue liste des crimes commis par les sicaires de Pinochet.