En 1968, elle entre en politique
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ROSA GUTIÉRREZ SILVA QUAND ELLE PRÉSIDAIT LE CONSEIL DES ÉLÈVES. |
Torturée deux fois
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Mais le 11 septembre 1973. Tout s’effondre. Les premiers jours suivant le coup d’État, les militaires l’interrogent. Mais sans violence. Fin septembre : « Dans la nuit, mon père est venu me réveiller, il m’a dit : “Rosita, on te cherche”. » Sur le pas de la porte, des hommes ont le visage grimé de noir. Ils emmènent la jeune militante à l’Académie de guerre. Là-bas, on la torture à coups de bâton, en lui appliquant la “gégène” (torture par l’électricité). Les conditions de détention sont épouvantables. On lui demande des renseignements sur le nombre de communistes, qui et où ils sont. Mais elle ne parle pas. Elle reste à l’Académie de guerre pendant dix jours. En décembre 1973, rebelote. « Ils nous ont rassemblés dans la cour et nous ont demandé de tourner en rond. Puis ils nous ont jeté des armes, ceux qui savaient les réceptionner étaient battus », explique Rosa Gutiérrez Silva.
Fuite en Argentine
En août 1974, des militaires viennent la menacer, soit elle donne des informations sur la position de ses camarades en fuite, soit elle repasse à la torture. La militante part pour l’Argentine avec son premier mari, le 5 septembre 1974.
Dans ce pays, elle devient infirmière et épidémiologiste. Alors qu’une junte militaire d’extrême droite est au pouvoir de 1976 à 1983, elle parvient à s’en sortir. Elle reste en Argentine jusqu’en 2002, date à laquelle elle rejoint son nouveau compagnon en France, à Sassangy.
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MICHELLE BACHELET, PRÉSIDENTE DU CHILI, A ACHETÉ LE LIVRE LORS DE SA SORTIE. PHOTO T. A. |
Toujours militante
Même si cette époque peut sembler loin, Rosa Gutiérrez Silva n’a pas abandonné le militantisme. Elle participe à la Croix du Sud, une association qui mène des actions humanitaires en faveur des Indiens d’Amérique du Sud. Elle suit toujours le mouvement des mères de la place de Mai, en Argentine, mouvement de femmes qui recherchent la progéniture de leurs enfants, militants de gauche pour la plupart, tués sous la junte militaire.