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Et parler « des seuils d'exclusion, pour mieux appliquer le code de bonne conduite (ndlr: des banques), pour pouvoir négocier la dette et rester dans le logement. C'est un sujet difficile et j'espère que nous pourrons donner bientôt de bonnes nouvelles à l'ensemble des Espagnols», a-t-il ajouté.
Les associations luttant contre les expulsions fustigent la loi actuelle qui abouti à ce que de nombreux propriétaires, incapables d'honorer leurs traites, soient expulsés de leur logement tout en devant continuer à payer leur crédit aux banques.
« Coupables! coupables! », « honte! honte! » criaient les manifestants à Madrid, dénonçant les banques, comme Bankia, récemment nationalisée et renflouée par les contribuables, qui continuent d'expulser les petits propriétaires frappés par le chômage et la crise.
Rejoints vendredi soir par une centaine de manifestants, des petits propriétaires ruinés et menacés d'expulsion campent depuis le 22 octobre dans le centre de la capitale espagnole devant Caja Madrid, l'une des caisses d'épargne ayant fusionné pour former Bankia.
« Escroquerie du crédit », proclamait une banderole accrochée aux barreaux devant la banque.
« Bankia trompe, escroque et chasse les gens de leur maison », pouvait-on lire sur les pancartes, agitées par les manifestants qui ont observé une minute de silence à la mémoire de Amaya Egaña.
Il s'agit du deuxième suicide en raison des expulsions qui se multiplient dans une Espagne en récession et où le chômage frappe plus d'un actif sur quatre. Le 25 octobre, un homme, José Luis Domingo, avait été retrouvé pendu dans le sud de l'Espagne au moment où il devait être expulsé de son logement.
Avec 350.000 propriétaires surendettés expulsés depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, ce phénomène est l'une des manifestations les plus criantes de la crise économique en Espagne.
Face à cette situation, le gouvernement a annoncé vendredi qu'il présenterait lundi des propositions à l'opposition socialiste afin de s'accorder sur des mesures d'urgence pour freiner les expulsions et afin de protéger les populations les plus vulnérables.
Un récent rapport écrit par plusieurs magistrats a dénoncé « des procédures juridiques extrêmement agressives » d'expulsion à l'encontre d'emprunteurs « sans défense ».