dimanche 18 novembre 2012

JENNY BARRA, JEUNE DÉTENUE DISPARUE PAR LA DICTATURE IDENTIFIÉE PAR DES TESTS ADN


MME LAURISA ROSALES, MÈRE DE JENNY BARRA, DISPARUE IL Y A 35 ANS, DEVANT SON DERNIER PORTRAIT À LA MAISON FAMILIALE DE SAN BERNARDO. DES MILLIERS DE PARENTS DE DISPARUS N’ONT EU DE CESSE DE RETROUVER LEURS ENFANTS, ENGLOUTIS PAR L’APPAREIL DE TERREUR DE LA DICTATURE.
Jenny Barra avait été arrêtée une première fois en janvier 1974 par des militaires de l'école d'Infanterie de San Bernardo, et elle est passée très jeune par les camps de torture de Cerro Chena, à Tejas Verdes  et Tres Alamos, avant d'arriver à la prison de femmes. Elle a été relâchée après huit mois et elle a alors repris ses études à l'université catholique et ses activités militantes.

Surveillée par des agents de la CNI, le sinistre appareil de répression politique de la dictature qui a succédé à la DINA, Jenny Barra a été recapturée le 17 octobre 1977. Elle était au moment de sa disparition militante du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), parti politique chilien d'extrême gauche.
L'ÉCOLE D'INFANTERIE DE SAN BERNARDO, À 18 KMS AU SUD DE SANTIAGO. EN 1973, CE FUT L’UN DES PREMIERS SITES DE CONCENTRATION ET DE TORTURE DES PRISONNIERS POLITIQUES. DES FOUILLES SUR SES TERRAINS ONT MIS À JOUR DES RESTES HUMAINS ENSEVELIS CLANDESTINEMENT.

Il n'y a pas eu des témoins directs de son arrestation, mais le jour de sa disparition elle a été vue en pleurs à bord d’une voiture Peugeot appartenant à la DINA. Cette voiture a aussi été signalée lors d’autres arrestations intervenues à la même période sur la région. D’autres personnes arrêtées alors ont déclaré avoir entendu dans les locaux secrets de détention la voix de Jenny Barra soumise à des interrogatoires. 

Pour la famille et les proches ces trouvailles viennent clore plus de 35 ans d’angoisse et d’incertitude et confirment, pour les avocats chargés du dossier, que comme des milliers de « disparus » dans les geôles clandestines de la cruelle dictature chilienne, Jenny Barra a été exécutée de sang froid, dans des circonstances encore non établies.

JENNY BARRA ROSALES, LA JEUNE ÉTUDIANTE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DU CHILI ET MILITANTE ANTI DICTATURE, AU MILIEU DE SES FRÈRES ET SŒURS PEU AVANT SA DISPARITION EN 1977.
« NI LE TEMPS NI LA MORT
FERONT TAIRE TA VOIX,
NI PARDON NI OUBLI »,
pouvait-on lire sur les pancartes arborées le 10 novembre dernier lors des funérailles symboliques de Jenny Barra au mémorial des détenus disparus.
Mme Laurisa Rosales, mère de Jenny, a lancé un émouvant appel à continuer le combat « pour la vérité et la justice », et a exigé la juste punition des assassins responsables de toutes les disparitions.