jeudi 11 juin 2015

LE CHILI CHERCHE À ATTIRER LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS

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INAUGURATION DU FORUM ÉCONOMIQUE FRANCO - CHILIENPHOTO ALEX IBAÑE
Le nouveau terminal de l’aéroport international de Santiago pour Aéroports de Paris (ADP), Vinci et son partenaire italien Astaldi ; la modernisation du métro de la capitale chilienne pour Alstom ; la participation à l’interconnexion des réseaux électriques du nord et du centre du pays pour Engie ; la construction d’un gigantesque réservoir de gaz natural liquéfié (GNL) pour Total… La France est aujourd’hui le deuxième fournisseur européen du Chili et ses entreprises s’en félicitent.
«On pourrait faire beaucoup plus », a toutefois estimé Michelle Bachelet, la présidente chilienne, venue dire à Paris et à Bruxelles, au sommet des 10 et 11 juin entre l’Union européenne (UE) et la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), à quel point son pays comptait sur les investissements étrangers pour se diversifier.

La quatrième économie latino-américaine – et la première en termes de produit intérieur brut (PIB) par tête en parité de pouvoir d’achat (23 143 dollars) – souffre du ralentissement économique de la Chine, son premier client, et de la fin du boom des matières premières. Sa croissance, qui était de 4,5 % par an en moyenne entre 2001 et 2013, est tombée à 1,8 % en 2014. Elle devrait repartir dès cette année, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant + 2,7 % en 2015 et + 3,3 % en 2016, grâce au redressement de l’investissement des entreprises et à la bonne tenue du commerce extérieur. Santiago est signataire de vingt-quatre accords de libre-échange avec 63 pays et se positionne comme un « hub » d’exportation ou de réexportation dans la région et vers la zone Asie-Pacifique.

Diversification

Le tassement, peut-être durable, du prix des matières premières incite le Chili, premier producteur mondial de cuivre, à passer d’une économie « excessivement dépendante des matières premières et des ressources naturelles », à une économie plus diversifiée, selon le vœu de sa présidente et des trois ministres (économie, énergie, travaux publics) présents, mardi 9 juin, au Forum d’affaires franco-chilien de Paris. Tour à tour, ils ont vanté « la solidité » de l’économie et des institutions politiques chiliennes, ses bons classements internationaux en matière de compétitivité, de climat des affaires ou de lutte contre la corruption, ses excellents ratings et sa « fiabilité » en matière d’investissements directs étrangers (IDE).

Le Chili figure parmi les quinze premiers pays récipiendaires d’IDE, une place qui devrait être confortée par le vote récent d’une loi sur l’investissement établissant les principes de non-discrimination, d’accès au marché des changes et de garantie de rapatriement des capitaux et des bénéfices. Les dirigeants de groupes français implantés dans ce pays ont aussi mentionné l’existence, à Santiago, d’un marché financier «sophistiqué et profond». De quoi donner des idées à d’autres Français à l’heure où le Chili veut relever le défi des énergies renouvelables (solaire, éolienne, marémotrice…) et de l’économie de la connaissance ?