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Négociations infructueuses
La décision était très attendue à Santiago du Chili comme à La Paz. Au Chili, on considère que plusieurs traités signés par les deux pays au XXe siècle ont définitivement réglé le problème et retiré tout droit à la Bolivie de revendiquer un accès à la mer. La Bolivie de son côté estime que ces traités n'ont rien réglé. Dans son argumentation, la CIJ explique que «la Bolivie n'invoque pas le traité de 1904 et ne demande pas qu'on se prononce sur cet instrument… La Bolivie ne demande pas que l'on dise si elle détient un droit à l'accès à la mer souverain». La CIJ accepte de dire qu'elle est «compétente pour connaître la requête déposée par l'Etat plurinationale de Bolivie». Mais un examen sur le fonds n'est pas attendu avant plusieurs mois.
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La plainte déposée par La Paz en 2013 auprès de la CIJ faisait suite à de nombreuses tentatives infructueuses de négociations entre les deux pays Si, à un moment, le premier gouvernement de Michelle Bachelet et celui d'Evo Morales ont semblé avancer dans le sens d'un compromis, l'arrivée au pouvoir de Sebastian Pinera a éliminé tout espoir d'accord entre les deux pays.
Le Chili refuse d'accorder un accès à la mer à la Bolivie estimant que la question a été réglée par l'accord de 1904 et que la CIJ ne peut se prononcer sur un pacte signé avant sa création en 1948. Le juge Abraham de la CIJ a estimé que «les questions en litige ne sont ni réglées au moyen d'une entente… ni régies par les accords ou traités en vigueur à la date de la signature du pacte de Bogota».
La Bolivie est devenu en 1879 un pays enclavé dépendant de ses voisins
La décision de la CIJ a été accueillie avec allégresse en Bolivie ou l'accès à la mer est devenu une revendication partagée par l'ensemble du spectre politique du pays. Cette absence d'accès à la mer a des implications très importantes pour le développement du pays qui est contraint de conclure des accords avec ses voisins pour contourner cet isolement géographique.
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LES DICTATEURS HUGO BANZER ET AUGUSTO PINOCHET À CHARAÑA LE 8 FÉVRIER 1975, PETITE GARE FERROVIAIRE BOLIVIENNE À LA FRONTIÈRE DU CHILI. IL EST ÉTONNANT DE CONSTATER QUE LES TENTATIVES D’OCTROYER UN ACCÈS À LA MER À LA BOLIVIE N’ONT ÉTÉ SUR LE POINT DE SE CONCRÉTISER QUE LORSQUE LES DEUX DICTATEURS ÉTAIENT AU POUVOIR. L’ACCORD DE CHARAÑA FUT MIS À MAL PAR LE VETO DU PÉROU.
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Le Chili estime que la Bolivie a réussi à se faire passer pour la victime dans cette affaire. Le pouvoir chilien continue de défendre la légitimité de sa souveraineté sur les territoires anciennement boliviens car le pouvoir Chilien serait venu à l'aide, à l'époque, à des entrepreneurs chiliens qui se sentaient floués par le pouvoir bolivien. Concrètement, le Chili a pu, grâce à ce conflit, conquérir des territoires riches en ressources naturelles. La Bolivie y a perdu une grande partie de son potentiel économique.