dimanche 21 octobre 2012

UN SYMBOLE DE LA DICTATURE ÉCHAPPE À LA PRISON


L'ex-général chilien Sergio Arellano Stark, chef de la « Caravane de la mort » escadron qui en 1973 avait sillonné le pays et exécuté des dizaines d'opposants juste après le coup d’État du général Pinochet, n'ira pas en prison. Cet ancien militaire aujourd'hui âgé de 88 avait été condamné le mois dernier à six ans de prison. Mais le juge lève la sanction pour des raisons de santé. Il serait atteint de la maladie d'Alzheimer.
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L'EX-GÉNÉRAL CHILIEN, SERGIO ARELLANO STARK, CHEF DE LA « CARAVANE DE LA MORT », N'IRA PAS EN PRISON.
Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin

l’Alzheimer dont il souffre l’empêche de suivre un procès et d’en comprendre les sanctions. C’est la conclusion des experts médicaux. Dans le droit chilien, ça veut dire l’abandon de toutes les poursuites judiciaires lancées contre lui.

Le mois dernier, Sergio Arellano Stark a été condamné à 6 ans de prison, pour le meurtre de 4 jeunes socialistes en 1973. Une sentence historique. Jamais le chef de l’opération « Caravane de la mort» n’avait été condamné jusque-là. Cette opération a été lancée par Augusto Pinochet après le coup d’Etat de 1973.

Il s’agissait d’éliminer arbitrairement des opposants détenus, sans procès ni condamnation. Mais il s'agissait surtout d'impliquer directement quelques membres de l'état major de l'armée et des cadres militaires dans les tueries qu'il avait décidé. Plus de 100 personnes ont été alors fusillées sans autre forme de procès. 

Lorsque le juge Victor Montiglio informe le général à la retraite de sa condamnation, il n’est pas chez lui. Il est hospitalisé. Son avocat réplique qu’il souffre d’Alzheimer depuis 15 mois. Ce que confirment les experts médicaux. Le juge a donc levé sa peine. 

Pour l’avocat des victimes, toute l’histoire est un mensonge. Il se demande pourquoi la défense de l’ex-général révèle ces problèmes de santé seulement maintenant. Selon lui, l’affaire a un parfum de déjà vu. C’est en clamant la démence qu’Augusto Pinochet avait échappé à la justice.