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De violents affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police dans le quartier de Providencia, au cœur de la capitale. Les autorités, qui avaient interdit le rassemblement, ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau face aux manifestants, en majorité des étudiants, dont certains étaient munis de bâtons et de pierres. Près de trois cents personnes ont été interpellées.
A Valparaiso, siège du Parlement chilien, 10 000 personnes, en majorité des professeurs mais aussi des étudiants et des parents d'élèves, se sont rendues au Parlement pour faire part de leur hostilité à cette réforme, baptisée loi générale d'éducation (LGE). Sous l'égide du Colegio de profesores, un des principaux syndicats de l'éducation, le cortège a paralysé les rues de la ville.
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Photo C. Carvallo
RENFORCER L'ENSEIGNEMENT PUBLIC
Avec la LGE, censée remplacer la loi organique d'éducation (LOCE) mise en place sous le général Pinochet, la présidente chilienne s'est aliéné l'ensemble des acteurs du secteur de l'éducation, qui lui reprochent de ne pas s'éloigner assez de l'ancienne législation. Les étudiants dénoncent notamment l'augmentation des inégalités et de la ségrégation dans les écoles et les universités, alors que les professeurs demandent le renforcement de l'enseignement public et la fin de la sélection des élèves.
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Photo C. Bueno
"La LGE n'élimine pas le droit à faire du profit dans l'éducation, elle le légalise", estime le président du Colegio de profesores, Jaime Gajardo, dans El Mercurio. "On peut modifier quelque peu un système, on peut le réguler, mais on ne change pas son essence, quand celle-ci est le profit, et qui a permis à certaines personnes de s'enrichir grâce à l'éducation", explique-t-il. Son syndicat demande notamment la fin de la "municipalisation de l'éducation" et la mise en place de "corporations publiques" pour chacune des treize régions du pays. Selon des médias chiliens, le Colegio de profesores a promis une grève illimitée si le projet de loi venait à être adopté.