LES AFFRONTEMENTS ENTRE DES ACTIVISTES ANTIGOUVERNEMENTAUX ET LA GARDE NATIONALE BOLIVARIANA PERSISTENT DÉJÀ DEPUIS TROIS SEMAINES. PHOTO MIGUEL GUTIERREZ (EFE) |
Mais, plutôt que de se contenter de capitaliser sur ces difficultés, l’opposition a décidé de jouer la carte de la déstabilisation. A nouveau : elle s’y était déjà essayée avec une tentative de coup d’Etat en avril 2002 et un lock-out (grève patronale) en 2003. M. Henrique Capriles Radonski, qui avait réussi à unir la droite vénézuélienne au sein de la Table d’unité démocratique (MUD) pour la dernière présidentielle, semble avoir perdu son rôle central, au profit d’une frange au discours beaucoup plus radical. Dans un entretien accordé à The Real News Network, Wilpert avance ainsi l’idée d’un « coup d’Etat, mais au sein de l’opposition ». A l’origine des manifestations, M. Leopoldo López, dont le Centre pour la recherche économique et politique (CEPR) rappelle les liens avec Washington, a donc choisi d’exiger « la salida » (le départ) de M. Maduro : l’Union des nations sud-américaines dénonce une « tentative de déstabiliser l’ordre démocratique constitué légitimement par le vote populaire ».
LE PROCESSUS DE DESTABILISATION DE MADURO S'AGGRAVE. PHOTO RODRIGO ABD (AP) |
Successeur d’Hugo Chávez, décédé en mars 2013, M. Maduro pouvait-il rêver d’une opposition plus pataude? Sans doute pas. Mais le ridicule dont elle se couvre ne règlera aucun des problèmes qui, légitimement, pourrait conduire d’autres Vénézuéliens dans la rue.