mardi 8 février 2011

L’ouverture d’une enquête officielle sur la mort d’Allende.

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CADAVRE DE SALVADOR ALLENDE SALON INDEPENDENCE 2° ETAGE LA MONEDA 11 09 1973
À l’annonce de la nouvelle, le 27 janvier, le quotidien La Nación (centre gauche) titrait : "Le PS salue l’ouverture de l’enquête". Puis, citant les propos du président du Parti socialiste chilien, le député Osvaldo Andrade : "Il y a encore un déficit de justice et de vérité au Chili".
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LIEU DU SUICIDE LE DIVAN SUITE AU RETRAIT DU CORPS 11 09 1973
Le même jour, The Clinic Online (magazine satirique) mettait en ligne les déclarations d’Isabel Allende : "J’espère que l’État collabore au maximum avec la justice dans la recherche de ces faits qui ont impliqué la pire dictature que nous avons subie, nous les Chiliens". À propos de l’ouverture de l’enquête, la fille de l’ex-président Salvador Allende a précisé combien "il est important que soient réalisées toutes les actions judiciaires qui cherchent à établir la vérité de toutes les morts et disparitions depuis le 11 septembre 1973. "
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LE PRESIDENT SALVADOR ALLENDE ET SA FILLE AINEE ISABEL ALLENDE BUSSI. Elle est actuellement sénatrice socialiste de la Région d'Atacama.
"Mon père est mort par sa propre décision"
Le 29 janvier, The Clinic Online publiait une longue interview d’Isabel Allende intitulée "Mon père est mort par sa propre décision et volonté comme un geste de dignité".
La sénatrice socialiste s’est déclarée "sûre que l’enquête judiciaire sur la mort de son père ratifiera qu’il s’est suicidé pour ne pas se rendre aux putschistes".
Pour elle, cette enquête "est la plus symbolique d’un ensemble de plaintes destinées à satisfaire les droits de beaucoup de familles de victimes de la dictature qui “n’ont pas la version complète des faits ou qui n’ont pas pu trouver ou identifier les restes” des personnes disparues".
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FICHE DE SALVADOR ALLENDE TENUE PAR LES RG LOCAUX MEME APRES SA MORT

« Comment est mort Allende ? » titrait l’éditorialiste Gonzalo Rojas dans le quotidien El Mercurio (conservateur) du 2 février. "La maladie qui l’aurait mené à la mort était de longue date. Elle se nommait socialisme marxiste et a infecté des milliers de dirigeants […]. C’était une véritable pandémie, qui a causé des centaines de milliers de morts par inoculation directe et 85 millions d’autres par ses mauvaises pratiques." Nul doute pour l’éditorialiste pinochiste que même si les juges vont parvenir à une conclusion "déjà consolidée : le suicide ", "[…] pour notre part, nous les historiens qui avons étudié le personnage […] : il est mort de marxisme".

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FICHE DE SALVADOR ALLENDE TENUE PAR LES RG LOCAUX MEME APRES SA MOR
 Établir la clarté des faits
Le parti socialiste chilien, comme le cite El Mercurio dans son édition du 31 janvier, indiquait qu’un attentat contre un "président de la République ne peut pas rester impuni". Pilar Durán, vice-présidente du parti, a souligné qu’"à presque quatre décennies de l’événement, il est impossible qu’on n’est toujours pas une clarté des faits et que n’ait pas été établie la responsabilité de tous les impliqués dans un acte brutal et prémédité, conduit pour en finir avec celui qui était le Président de la République et un gouvernement démocratiquement élu ".
Enfin, le quotidien La Nación du 2 février mentionnait que "le député communiste (PC), Hugo Gutiérrez, s’est montré partisan d’un processus judiciaire pour déterminer les causes exactes de la mort de l’ex-chef d’État Salvador Allende". Le député reconnaissait faire partie de ceux qui "ont encore des doutes" devant la thèse du suicide : "Ce que je demande c’est une certitude judiciaire, une enquête d’un pouvoir de l’État qui établit ce qui s’est passé". Le quotidien relate que Hugo Gutiérrez a qualifié d’"inouï" qu’il se soit écoulé plus de 30 ans depuis la mort d’Allende et plus de 20 ans de transition démocratique sans que jamais il n’ait été question d’enquêter sur les causes réelles de sa mort.
par Sylvie Moisy