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Les forces de police ont fait usage de grenades lacrymogènes. Photo Héctor Yáñez |
Les manifestants ont répliqué à coups de pierres et de bâtons.
Interrogé sur la situation, le ministre-adjoint de l'Intérieur Rodrigo Ubilla s'est contenté d'expliquer que la police avait dispersé la manifestation car elle n'était pas autorisée.
Ils jouent avec le feu. Cette marche n'était pas autorisée, a déclaré à M. Ubilla à des journalistes alors que les affrontements se poursuivaient.
La marche avait débuté dans une ambiance festive et bon enfant, et rassemblait étudiants, professeurs, parents et enfants, mais la situation a dégénéré à l'avant du cortège, lorsque les policiers ont tenté d'empêcher les manifestants de rejoindre la Moneda.
La police n'a pas fourni d'indications sur le nombre de manifestants.
Plusieurs rassemblements massifs d'étudiants avaient déjà ponctué le mois de juin, mobilisant à deux reprises plus de 80.000 personnes.
Le 30 juin, des heurts violents entre manifestants et policiers s'étaient déjà soldés par 13 arrestations et un policier blessé.
Les étudiants veulent que l'Etat reprenne la tutelle des établissements publics qui accueillent 90% des 3,5 millions d'élèves. Leur gestion avait été déléguée aux municipalités par le régime militaire et néolibéral du général Augusto Pinochet (1973-1990).
L'Etat consacre 4,4% du PIB (contre 7% recommandés par l'Unesco) à l'éducation, et les profondes inégalités du système éducatif --reflétant les différences sociales du pays-- avaient déjà été la source de révoltes sous les gouvernements de centre-gauche.
Aujourd'hui, c'est Sebastian Piñera, devenu début 2010 le premier président de droite du Chili depuis 20 ans, qui est confronté au malaise structurel de l'éducation.
La grogne sociale ne cesse d'enfler contre le gouvernement Piñera, qui a aussi été confronté ces dernières semaines à une forte mobilisation populaire contre un projet de barrages hydroélectriques dans la nature sauvage de la Patagonie (sud).