Les inculpés, tous ayant appartenu à la Brigade Mulchén de la Direction d'intelligence nationale (DINA), sont Juan Guillermo Contreras Sepúlveda, José Remigio Ríos San Martin, Jaime Lepe Orellana, Guillermo Humberto Salinas Torres, Pablo Belmar Labbé et René Patricio Quilhot Palma, tous de nationalité chilienne, ainsi que l'américain Michael Vernon Townley, ancien agent de la DINA.
JAIME LEPE ORELLANA, BRIGADIER,
MEMBRE DE LA BRIGADE MULCHÉN
À LA DINA, RESPONSABLE DE
PLUSIEURS CRIMES COMMIS PAR
LA DICTATURE MILITAIRE. IL A ÉTÉ
AUSSI LE SECRÉTAIRE PRIVÉ
DE PINOCHET. |
Après la guerre civile espagnole Carmelo Soria a été dirigeant des étudiants à la Fédération universitaire. Il s’est rendu au Chili pour visiter un frère, et pendant son voyage, ses camarades de la fédération ont été arrêtés lors d’une rafle franquiste. En captivité, ils se sont tous mis d'accord pour décharger la responsabilité de leurs activités sur Carmelo Soria, le seul qui se trouvait alors hors du pays, et il n’a jamais pu revenir en Espagne.
GUILLERMO HUMBERTO SALINAS TORRES,
CHEF DE LA BRIGADE MULCHÉN À LA
DIRECTION D'INTELLIGENCE NATIONALE.
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Installé à Santiago, ses premiers travaux étaient relatifs à l’édition, sa passion. Carmelo Soria a été le créateur des Éditions Croix du Sud et ami personnel de Pablo Neruda. A Quimantú, la grande maison d'édition fondée par le gouvernement de Salvador Allende, il a édité des livres à prix abordable pour tous.
Soria à intégré l'ONU au début des années soixante, affecté d'abord au siège régional de la FAO, l'organisme spécialisé en agriculture et alimentation ; il est passé ensuite au Centre latino-américain de Démographie (Celade) et il travaillait en 1976 à la CEPAL, la Commission Économique de Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes.
PABLO FERNANDO BELMAR LABBÉ,
ANCIEN BRIGADIER GÉNÉRAL DE
L'ARMÉE DE TERRE, AGENT DE LA DINA.
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Le corps de Soria a été trouvé deux jours dans un canal. Les sbires de la DINA ont tenté de maquiller grossièrement le crime en accident, et multiplié aussi les fausses pistes orientant vers un suicide. Ils ont obligé leur victime à boire et lui ont même injecté de l’alcool avant de le tuer.
Sur l’ensemble des assassinats perpétrés par les brigades d’extermination de la dictature, le cas de Carmelo Soria est particulier car il était un fonctionnaire des Nations Unies investi d'un statut spécial.
Dans les années 90, après des nombreuses tergiversations et ayant plusieurs fois appliqué l’amnistie ordonnée par Pinochet, la justice chilienne avait clos définitivement le dossier, mais la famille n’a jamais cessé de clamer justice auprès des tribunaux internationaux.