mardi 1 juin 2010

Recep Tayyip Erdogan, en visite au Chili

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné les violences. "Je suis choqué par les informations selon lesquelles des personnes ont été tuées dans des bateaux transportant des fournitures vers Gaza. J'ai appris que les bateaux se trouvaient dans les eaux internationales. C'est très mauvais", a-t-il déclaré, appelant à une "enquête approfondie".
La réaction la plus virulente est venue de la Turquie, sponsor officieux de la "Flottille de la paix", alors que la plupart des neuf militants pro-palestiniens tués dans l'opération sont turcs. "Nous n'allons pas rester silencieux face à ce terrorisme d'Etat inhumain", a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, en visite au Chili, avant de regagner précipitament Ankara.
La Turquie, qui occupe un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a demandé une réunion d'urgence du Conseil sur l'assaut israélien, que le vice-Premier ministre turc Bulent Arinc a comparé à de la "piraterie". La Turquie a également rappelé son ambassadeur en Israël et annulé trois exercices militaires conjoints avec Israël.
A Istanbul, 10.000 personnes ont défilé entre le consulat israélien et une place de la ville, scandant: "Israël meurtrier, tu te noieras dans le sang que tu répands". D'autres manifestations se sont déroulées à Amman, Beyrouth, en Syrie, à Sarajevo, Téhéran, Thessalonique et à Karachi, capitale économique du Pakistan.
En Iran, le président Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays soutient le Hamas au pouvoir à Gaza, a dénoncé un "acte inhumain". "Ces (actes) ne font que rapprocher de sa fin le régime misérable et factice" en Israël, a-t-il déclaré, selon la télévision officielle.
La Ligue arabe a convoqué une réunion d'urgence pour mardi alors que le Conseil de coopération du Golfe a condamné un "crime haineux" et "prémédité" d'Israël. Les deux seuls pays arabes à avoir conclu des accords de paix avec Israël, la Jordanie et l'Egypte, ont condamné le raid israélien et demandé la levée du blocus de la bande de Gaza.
Le ministre jordanien de l'Information, Nabil al-Sharif, a dénoncé un "crime haineux". Le ministère égyptien des Affaires étrangères estime de son côté que ces violences montrent que Gaza "reste sous occupation israélienne totale".
La Tunisie a "fermement condamné" l'assaut israélien, qu'elle a qualifié d'''agression". En Arabie saoudite, le gouvernement du roi Abdallah a estimé qu'Israël devait être tenu responsable de ses politiques "barbares".
Au nord de Jérusalem, des jeunes Palestiniens protestant contre le raid ont pris à partie des soldats israéliens à coups de jets de pierres et de bouteilles à un point de contrôle. De son côté, le négociateur palestinien Saeb Erekat a dénoncé un "crime de guerre".
Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a réagi avec prudence, disant "regretter profondément les vies perdues et le fait qu'il y ait des blessés", et "oeuvrer pour comprendre les circonstances entourant cette tragédie".
En Europe, la haute représentante pour les affaires étrangères de l'Union européenne, Catherine Ashton, a exprimé la vive préoccupation de l'UE et a demandé à Israël d'ouvrir une enquête. En France, le président Nicolas Sarkozy a condamné "l'usage disproportionné de la force" et demandé que "toute la lumière" soit faite "sur les circonstances de cette tragédie". De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est déclaré "profondément choqué".
En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle a réclamé une enquête immédiate. De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a déploré le fait que l'assaut ait fait des morts et a demandé la fin du blocus de Gaza par Israël.
La Grèce, la Suède, l'Espagne, le Danemark et l'Egypte ont convoqué l'ambassadeur d'Israël sur leur sol pour demander des explications. AP