Il n'évite la faillite que d'un cheveu et il pourra ainsi payer les salaires encore dus aux mineurs.
Le sauvetage des 33 mineurs (qu'on a pu suivre sur les TV du monde entier) a coûté une fortune. Le gouvernement chilien n'a pas voulu donner de chiffres, mais il a pris ses précautions. Il a fait saisir dès le début du mois d'août, tous les actifs du groupe minier San Esteban, pour être sûr d'être remboursé des frais de secours. Près de 10 millions de dollars ont ainsi été gelés par la Justice.
De leur côté, les familles des 33 mineurs ne sont pas restées inactives. Elles ont elles aussi saisi la Justice en lui demandant de geler les ventes de cuivre pour être sûres de toucher les indemnités de dédommagements qu'elles réclament. Les tribunaux leur ont donné droit.
Le groupe San Esteban, qui est un petit extracteur dans le paysage minier, se trouvait donc à court de liquidités et s'apprêtait à faire aveux de faillite, ce qui aurait pénalisé les 240 autres travailleurs de la mine de San José à qui des arriérés de salaires sont encore dus. Un expert judiciaire a trouvé la parade : le groupe minier est mis sous une forme de concordat qui le protège de ses créanciers auxquels il doit 10 millions de dollars, de quoi lui permettre de liquider l'affaire correctement. Ce qui est sûr c'est que la mine de San José appartient désormais à l'histoire.
Françoise Gilain