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« Nous chercherons un accord avec ceux qui s’opposent actuellement au projet, notre gouvernement est ouvert au dialogue. Le Chili est capable de faire face à un débat légitime et de trouver les consensus nécessaires, même si certains s’opposent à tout », affirme le président chilien.
Le milliardaire conservateur chilien Sebastián Piñera lors de la cérémonie de célébration des 50 ans de L’OCDE, mercredi 25 mai à Paris. Photo presidencia de la republica de chile
Le projet HidroAysen a passé juste la première étape des approbations à l’échelle régionale, précise M. Piñera. Le conseil des ministres aura à se prononcer. A son avis, le véritable problème concerne la ligne de haute tension destinée à transmettre l’électricité vers le nord du Chili. L’étude d’impact environnemental pour une telle infrastructure sur 2000 kilomètres reste à faire.
Le président chilien a esquivé la question d’une éventuelle corruption lors des premières étapes d’approbation du projet HidroAysen, dénoncée sur ce blog par l’écrivain chilien Luis Sepulveda.
En revanche, M. Piñera a multiplié les assurances quant à la bonne conscience écologique de son gouvernement. Une centaine de projets témoigneraient de son intérêt pour les énergies renouvelables propres, notamment solaires et éoliennes. Alors qu’elles représentent à peine 3 % de la matrice énergétique du pays, l’idée est de les porter à 20 %.
Le Chili n’a aucune intention de construire une usine nucléaire, même si cela n’empêche pas la coopération avec la France pour la formation de personnels et la transmission de connaissances.
A en croire M. Piñera, le Chili applique des normes environnementales et de sécurité plus strictes que celles prônées par l’OCDE. Pour y veiller, il a annoncé la création d’une Agence d’évaluation environnementale, qui devrait être suivie d’un organisme de contrôle et de « tribunaux environnementaux ».
« La préservation de l’environnement doit être compatible avec le développement, qui exige de doubler la production d’énergie au cours de la prochaine décennie », souligne le président.
Or, le maintien de la croissance est indispensable pour « sortir de la pauvreté les 3 millions de Chiliens qui y vivent encore et surmonter le sous-développement », deux engagements de son gouvernement.
M. Piñera exhibe la même assurance sur le plan des droits de l’homme. Il a cité à ce propos la création d’un Sous-secrétariat aux droits de l’homme auprès du Ministère de la justice, la ratification du traité de Rome et du Tribunal pénal international, la modification de la justice militaire (qui n’a plus de compétence sur des civils) et la réforme de la loi antiterroriste, dont l’application contre les Mapuches a suscité des critiques.
« Nous voulons créer une culture de la dignité et des droits de l’homme », confie M. Piñera. Et d’ajouter :
« les violations des droits de l’homme commises par les régimes de gauche, comme les pays communistes d’Europe de l’Est ou encore aujourd’hui Cuba, sont plus nombreuses et plus graves que celles commises par les régimes de droite ».