samedi 7 avril 2012

PAMELA ALBA-RUBIO, LA RÉVOLTÉE



Le parcours commence au Chili, son pays d’origine : « De ma petite enfance, je ne me souviens que des manifestations violentes et de l’absence de mon père. » Pamela naît en 1978, sous la dictature d’Augusto Pinochet. Son père, militant du MIR (le parti d’extrême gauche chilien), se bat contre le régime et est arrêté deux fois. « Ma mère transportait l’émetteur de la radio clandestine dans mon landau et cachait des tracts dans mes couches. » En 1983, la famille décide de quitter le pays. Ils partent avec deux valises, « quelques vêtements, des photos et la poupée d’une petite fille qui avait dû partir encore plus vite que moi ».

À leur arrivée en France, ils sont accueillis en tant que réfugiés politiques dans un foyer de Saint-Étienne, puis dans un appartement, avant de s’installer à Vaulx-en-Velin, en 1987 : « Je suis entrée à l’école ici, dans l’une des villes les plus pauvres de France. » Lors d’une sortie de classe dans le centre de Lyon, elle découvre que beaucoup de ses camarades n’ont jamais eu l’occasion de venir jusque-là : « J’ai alors pris conscience des inégalités. Je n’étais pas encore formée politiquement, mais j’étais déjà révoltée. » Un sentiment qui ne cesse de grandir avec son handicap.