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Le PC chilien vit de toute évidence une étape importante dans sa lutte en faveur des couches les plus humbles et fragiles de la société chilienne. L'organisation politique fut fondée le 12 juin 1912, il y a aujourd’hui 100 ans par l’infatigable ouvrier typographe Luis Emilio Recarraben et une trentaine d’ouvriers du salpêtre et d’employés dans les locaux du quotidien El Despertar, dans la ville d’Iquique, dans le nord du pays. Il vit le jour sous le nom de Parti ouvrier socialiste.
Le changement de nom eut lieu lors du 2e Congrès de cette organisation, le 2 janvier 1922, quand cette formation politique décida d’adhérer à l’Internationale communiste.
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Du fait de la crise que traversait le pays au début du siècle, le jeune parti souleva aussitôt la nécessité de la prise du pouvoir par le prolétariat et de faire la révolution, et entama une lutte qui suscita d’emblée de violentes attaques de la bourgeoisie.
Pendant des décennies de lutte, les communistes chiliens connurent plusieurs périodes de persécutions et d’interdictions qui les firent entrer dans la clandestinité et les obligèrent à se reconstruire à plusieurs reprises. Beaucoup de leurs militants furent réprimés, incarcérés ou assassinés. L’assassinat du chanteur de l’Unité populaire Victor Jara constitue probablement l’un des crimes les plus emblématiques de la sanglante dictature qui pendant 17 ans fut imposée par le général Augusto Pinochet et qui ne parvint pas à bout de l’idéal communiste au Chili.
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Entré dans la clandestinité, le PC chilien décida pour la première fois d’apporter son soutien à Salvador Allende Grossens pendant les élections présidentielles de 1952 (perdues), et à cette fin il constitua avec le Parti socialiste le Front du peuple, mais il était encore trop tôt pour obtenir des résultats significatifs avec un programme, dans une atmosphère haineuse marquée par les violentes campagnes de propagande lancées par Washington et l’oligarchie chilienne.
Avec leur discours sur un programme de changements économiques et sociaux, anti-impérialistes et anti-oligarchiques, les communistes reprirent la lutte et, après la légalisation du parti en 1958, ils soutinrent une nouvelle fois la candidature d’Allende et du Front d’action populaire (FRAP), aux élections générales de cette même année, où le candidat de la gauche avait de grande chances de l’emporter. La propagande massive de la droite et de l’impérialisme l’en empêcha.
Pourtant, le Parti communiste chilien et ses alliées gagnaient du terrain. En 1964, la bataille des élections s’annonçait plus rude que jamais du fait de la popularité grandissante d’Allende. Cependant, la droite manœuvra et retira son candidat en faveur du Parti démocrate chrétien représenté par Eduardo Frei Montalva.
La lutte de classes faisait rage au Chili. En 1969, une coalition de six partis politiques, allant des communistes aux radicaux et aux chrétiens de gauche, fut constituée en vue des élections de 1970. Son programme attira les masses déçues des promesses non tenues par les partis bourgeois.
Salvador Allende l’emporta. Mais la nationalisation du cuivre et d’autres mesures sociales qui profitaient aux couches les plus pauvres de la population, ainsi que le soutien grandissant des masses à l’Unité populaire représentaient un danger intolérable pour les États-Unis, l’oligarchie et les militaires de formation fasciste menés par Augusto Pinochet qui, le 11 septembre 1973, perpétrèrent un coup d’État sanglant organisé par la CIA, qui fit des milliers de morts, de torturés et de disparus.
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Tout au long de cette période funeste, durant laquelle les forces armées du Chili ont agi comme véritable armée d’occupation dans leur propre pays, la Parti communiste chilien a été sauvagement persécuté, ses militants emprisonnés, soumis aux plus atroces tortures et lâchement assassinés par les appareils de terreur de Pinochet, qui a leur voué une haine personnelle et s’est proposé de les éliminer jusqu’au dernier. Des milliers de militants, des femmes et des hommes de tous ages, figurent toujours sur les interminables listes de victimes et des « disparus » de la dictature.
Au début des années 90, sans Pinochet au pouvoir, l’exécutif de l’organisation décida de relever de nouveaux défis dans la lutte en faveur des masses appauvries, en dépit des obstacles pseudo-légaux dressés par la Constitution et les lois pinochetistes qui avaient pour but de contrer son influence dans la vie politique nationale, ainsi que son accession au Parlement.
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Dans ces conditions, le PC chilien décida de participer aux élections à tous les niveaux, et en 1999 Gladys Marín, l’emblématique secrétaire générale du Parti, décorée de l’Ordre de José Martí par le Conseil d’État de Cuba, obtint 3,19% des suffrages. À sa mort, en 2005, la direction du Parti fut confiée à Guillermo Teillier, un autre combattant révolutionnaire, cette fois en qualité de président.
Aux élections parlementaires de cette année, le Parti communiste du Chili allait conclure un accord électoral avec les partis de la Concertation démocratique qui lui permit de disposer de 3 députés au Parlement (Hugo Gutiérrez, Lautaro Carmona et Guillermo Teillier).
Fort de son prestige et aujourd’hui avec une petite force parlementaire, le PC chilien prend une part active à toutes les luttes des masses dans le pays contre les lois néolibérales imposées par Pinochet pour protéger les intérêts de l’oligarchie et des transnationales qui se livrent au pillage des ressources naturelles du pays.
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LES TROIS DÉPUTÉS DU GROUPE PARLEMENTAIRE DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN : HUGO GUTIERREZ, GUILLERMO TEILLIER ET LAUTARO CARMONA. PHOTO INSTITUTO DE CIENCIAS ALEJANDRO LIPSCHUTZ (ICAL) |
Le Parti communiste assure son soutien et sa solidarité indéfectibles aux indiens Mapuche dans la défense de leurs terres ancestrales. Il condamne fermement la répression des étudiants et des peuples originaires, et les ouvriers ont pu compter sur un appui solide du PC chilien lors des grèves et manifestations pour améliorer leur niveau de vie. Il déploie toute son énergie à tenter de sortir les grandes masses dépossédées de la pauvreté et de l’indigence, et met toute son action et son dévouement au service de son peuple et de la justice sociale. Le PC chilien continue sur cette voie, confiant dans la victoire.