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Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
Un à un, les bureaux de vote ferment, c’est l’heure du décompte. « 11 personnes de 285 sont venues voter ! Les jeunes ne sont pas motivés par la politique. Ils ne sont pas venus aujourd’hui », dit un homme venu participer à ce scrutin. « L’urne est vide. Aucun des 289 appelés à voter n’est venu. Principalement des jeunes. À la table voisine aussi, l’urne est vide. À force, on applaudissait et on criait « viva » à l’électeur qui se pointait, tellement il était rare que quelqu’un vienne voter. Il existe une crise de représentativité », rétorque un autre.
L’abstention est massive. Surtout parmi les nouveaux électeurs. Plus de 5 millions de Chiliens, principalement des jeunes, n’étaient pas inscrits sur les listes. Un tiers de l’électorat. Avec l’inscription automatique, ils pouvaient cette fois voter.
Dans certaines communes, leur abstention a atteint plus de 90 %. Une claque pour la classe politique dans son ensemble. Une claque pour le gouvernement de droite de Sebastian Piñera qui a perdu des communes emblématiques. Comme la commune de Santiago Providencia. Cristian Labbé, maire depuis 1996, ancien colonel de la dictature, pro-Pinochet notoire, a perdu face à la militante citoyenne de gauche, une figure nouvelle, Josefa Errázuriz. Des résultats surprises que les sondages n’avaient pas vu venir, qui inquiètent l’élite politique.
Dans un an, ce sont les élections présidentielle et parlementaires.