Il ne s'agit pas d'un cambriolage ordinaire. Les voleurs savaient ce qu'ils comptaient trouver : l'ordinateur du journaliste contenant des documents relatifs à son enquête sur le rôle tenu par les services de renseignement dépendant des forces armées sous la dictature militaire (1973-1990). De ce travail d'investigation, Mauricio a tiré un livre « Association illicite : les archives secrètes de la dictature » (Ed. Ceibo, octobre 2012, non-traduit). Vingt-quatre heures avant la violation de son domicile, la voiture du journaliste avait été dérobée puis retrouvée un peu plus tard par la police entièrement désossée dans la commune de la Cisterna, dans la zone sud de Santiago.
« Au cours de son enquête, qui l'avait amener à consulter des archives jusqu'alors inaccessibles, Mauricio s'était plaint de menaces ou de 'risques' pesant sur lui, qui auraient dû davantage alerter les autorités. Une protection à la mesure des risques en question doit être octroyée au journaliste et à sa famille. Il y a toujours danger pour les journalistes des anciens pays du Plan Condor à mener des enquêtes de fond sur cette période. Mauricio Weibel doit bénéficier du soutien de la profession, non seulement pour sa sécurité, mais pour sa contribution à la vérité sur l'une des pages les plus sombres de l'histoire récente sud-américaine », a déclaré Reporters sans frontières.
Mauricio Weibel est le fils de José Weibel, dirigeant du Parti communiste chilien, arrêté et disparu en 1976.