«Si je démissionne, la preuve vivante qu'il y a un coup d'État (...) disparaît.»
«Ce processus de destitution est illégitime, illégal», a-t-elle ajouté affirmant vouloir «lutter jusqu'au bout» pour son retour au pouvoir et «contre cette procédure d'impeachment».
«Ne comptez pas sur moi pour démissionner», a assuré Dilma Rousseff. «Si je démissionne, la preuve vivante qu'il y a un coup d'État (...) disparaît.»
«Je risque de ne pas assister aux jeux Olympiques comme présidente», a déploré Mme Rousseff. «La crainte que ce ne soit pas moi mais une personne qui a usurpé mon poste me laisse un sentiment de tristesse et d'injustice».
Après l'approbation, le 17 avril 2016, de la procédure d'impeachment par le Congrès des députés, les sénateurs devraient approuver la semaine prochaine l'ouverture formelle d'un procès en destitution contre Mme Rousseff.
L'impopulaire présidente de gauche, accusée de maquillage des comptes publics, sera alors écartée du pouvoir pendant un maximum de 180 jours en attendant un jugement final, et remplacée par le tout aussi impopulaire Michel Temer.
Au sommet de l'État, M. Temer est le seul à échapper aux foudres judiciaires. Le vice-président a pourtant été cité comme bénéficiaire de pots-de-vin par plusieurs inculpés du dossier Petrobras, scandale de corruption autour du groupe pétrolier d'État brésilien.
«Ils peuvent bien enquêter sur moi», a affirmé Mme Rousseff. «J'accepte n'importe quelle enquête, parce que je sais que je suis innocente».
Mais «même si l'on prouve plus tard que ces accusations étaient infondées, (...) le mal est déjà fait», a-t-elle regretté.