vendredi 7 octobre 2011

CHILI : LA JUSTICE LÈVE LA SUSPENSION D'UN PROJET DE BARRAGES, APPEL À VENIR

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 «  MAINTENANT, JAMAIS ! ». 
Une Commission constituées d'autorités régionales avait donné un premier feu vert administratif à HidroAysen, un projet extrêmement controversé au Chili, qui prévoit la construction de cinq barrages dans des vallées de la sauvage Patagonie, dans le grand sud.

Il vise à produire 2.750 mégawatts et augmenter de 20% la capacité électrique du pays, aux réguliers problèmes d'approvisionnement énergétique.

La cour d'appel avait été saisie par des opposants à HidroAysen, dont des élus et des groupes écologistes, et avait suspendu fin juin le processus le temps de l'examen des recours. Le projet doit toutefois encore recevoir un feu vert gouvernemental, et le cas échéant son chantier ne devrait pas commencer avant 2014, pour durer une dizaine d'années.

La décision de la cour d'appel, qui a rendu un vote divisé (deux contre un), portait sur la conformité de la procédure menant au feu vert de mai.

Les opposants aux barrages avaient d'avance annoncé qu'ils saisiraient la Cour suprême, en cas de jugement négatif en appel, ainsi que la Cour interaméricaine des droits de l'homme, promettant une longue guérilla de procédure à un projet déjà en gestation depuis plusieurs années.

L'avocat d'un collectif d'opposants au projet, Marcelo Castillo, s'est dit jeudi confiant dans les arguments juridiques et de fond des anti-barrages devant la Cour suprême.

Nous irons devant l'instance supérieure, car nous estimons que nous avons les arguments légaux qui démontrent que la décision adoptée (sur HidroAysen) porte atteinte aux garanties constitutionnelles et légales, a déclaré Castillo, avocat du Conseil de défense de la Patagonie.

Porté par un consortium hispano-chilien, Endesa-Colbun, [un consortium Italo-chilien. ACCIONA, holding propriétaire de ENDESA, a vendu sa filiale énergie à ENEL (Italie) en 2010. NDR.] le méga-projet hydroélectrique avait généré en mai une forte mobilisation populaire, avec des manifestations, émaillées de violences, à Santiago et Coyhaique en Patagonie, à 1.300 km au sud de la capitale.

Pour ses défenseurs, dont le gouvernement, HidroAysen est vital pour l'indépendance énergétique du Chili. Pour ses détracteurs, il est un sacrilège qui va défigurer un des derniers paysages vierges de la planète, une région de forêts, de lacs et glaciers attirant des touristes du monde entier.

HidroAysen doit notamment inonder 5.900 hectares, virtuellement déserts.