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LES ÉTUDIANTS ONT TOUJOURS CONDAMNÉ LES ACTES DE VIOLENCE QU'ILS ONT ATTRIBUÉS À L'INFILTRATION DE PROVOCATEURS. HÉCTOR RETAMAL |
Le dialogue entre le gouvernement et les étudiants a été rompu le 5 octobre, après seulement trois réunions. Les syndicats étudiants accusent le gouvernement de ne pas vouloir faire assez en faveur de la gratuité de l'enseignement publique, qui jusqu'ici ne bénéficie qu'à 40 % des écoliers et n'existe pas dans l'enseignement supérieur.
Le président Piñera refuse la gratuité arguant qu'il serait "injuste qu'avec leurs impôts les pauvres financent l'éducation des plus riches" qui vont à l'université. Sa cote de popularité a légèrement remonté à 30 %, soit trois points de plus qu'en septembre. Selon les mêmes enquêtes, 79 % de la population continuent pour leur part de soutenir les revendications des étudiants.
Le système d'éducation au Chili a été largement privatisé pendant la dictature militaire, et, même après que le général Augusto Pinochet a quitté le pouvoir, l'éducation privée a continué de prévaloir. Les quatre gouvernements de la Concertation de centre-gauche qui se sont succédé après le retour de la démocratie n'ont pas modifié ce modèle.
"Le Chili a aujourd'hui une énorme occasion d'améliorer le système éducatif, ce que je n'ai pas pu faire pendant mon gouvernement car je n'avais pas, à l'époque, l'appui de tous les secteurs politiques pour mettre fin au profit, assurer la gratuité et la qualité de l'éducation", a déclaré il y a quelques jours l'ancienne présidente socialiste Michelle Bachelet (2006-2009).
Il s'agissait de la première prise de position sur ce conflit de Mme Bachelet, qui avait été mise en difficulté, peu après son arrivée au pouvoir, par la révolte des "pingouins", nom donné aux lycéens portant des uniformes bleu marine et des chemises blanches.
Les étudiants, qui risquent de perdre le bénéfice de l'année scolaire qui se termine en décembre, dans l'hémisphère austral, cherchent de nouvelles formes de protestations. Ils ont organisé, les 7 et 8 octobre, un plébiscite dans tout le pays pour que les citoyens puissent se prononcer sur le principe de la gratuité de l'éducation. Des écoles, lycées et collèges et jusqu'à des centres de vote ont été installés sur des places pour accueillir des milliers de votants. Le vote pouvait également s'effectuer sur Internet, pour les Chiliens qui vivent à l'étranger.
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CHADWICK PIÑERA, COUSIN DU PRESIDENT ET PORTE PAROLE DE LA PRESIDENCE , ANCIEN COLLABORATEUR DE LA DICTATURE MILITAIRE
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Ce plébiscite, dont les résultats étaient attendus à partir du 10 octobre, n'a pas de valeur légale, mais les étudiants misaient sur une forte participation populaire pour faire pression sur le gouvernement. "Nous n'avons pas besoin d'une telle consultation. Les efforts qu'a faits le gouvernement sont plus que suffisants. Ce plébiscite est seulement du marketing politique", a rétorqué le porte-parole du gouvernement Andres Chadwick. La Constitution chilienne ne prévoit pas le recours à une telle procédure pour consulter les citoyens.
La Confédération des étudiants du Chili (Confech) et la principale centrale syndicale chilienne, la CUT, ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation, à l'échelle nationale, pour le 19 octobre.
Christine Legrand