- Quel est votre premier bilan à chaud de l’organisation de ce Dakar ?
- "Ce fut un Dakar historique. Déjà parce que transporter une organisation comme celle-là d’un continent à l’autre en quelques mois était un challenge. On disait que le Dakar est mort. Or il a rebondi très haut et plutôt fort. Il a aussi été fabuleux en terme de découverte de ces deux pays. Au niveau de la variétés des paysages on a été servi plus qu’on l’imaginait, à l’image du passage de "San Francisco". Les concurrents ont été stupéfaits et ont parlé de la plus belle route du monde. Les deux grands vainqueurs sont l’Argentine et le Chili."
- Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent d’avoir modifié 7 des 14 étapes ?
- "Un Dakar n’est jamais facile à organiser. Ce n’est pas un Championnat de tennis sur terre, on ne peut pas tirer la bâche quand il fait mauvais. On a tracé un très beau Dakar, difficile. On a raccourci certaines spéciales. Et je trouve que c’est plutôt très bien. Une organisation qui sait s’adapter est une bonne organisation, efficace et le contraire aurait été irresponsable. Je préfère avoir arrêté certaines spéciales plutôt que de planter la course."
- Quelles leçons pouvez-vous déjà tirer de cette première ?
- "A l’avenir, il faudra tenir compte de ces conditions qu’on a découvertes et de la particularité des terrains, qui se sont dégradés avec le passage des véhicules. Quand Jean-Pierre Fontenay, un ancien vainqueur, fait les reconnaissances et nous appelle pour nous dire qu’on ne peut pas passer, on l’écoute. Ce n’est pas une course sur circuit. Elle s’étale sur une dizaine d’heures."- Pas mal de concurrents comme Luc Pagnon (moto) ou Thierry Delli Zotti (autos) qui sont le coeur de ce rallye se sont déclarés déçus. Quelle est votre réaction ?
- "J’aime beaucoup Luc et Thierry mais ils ne sont pas le coeur de la discipline. Ce sont deux personnes qui peuvent avoir des frustrations par rapport à des choses qu’ils ont moyennement appréciées. C’est compréhensible. On n’a peut être pas vu les mêmes gens. Ceux que j’ai vus hier (samedi à l’arrivée) étaient "super" contents. C’est cela que je retiens. Sur le nombre, il est normal que certains soient déçus. Et je dirais que peut être certains ont fait leur temps. L’épreuve est difficile et il faut la courir."
- Avez-vous des regrets sur ce Dakar en terme d’organisation ?
- "Si on prend le contexte général, non. Je trouve qu’il s’est bien déroulé avec des gens qu’on ne connaissait pas. Tout était nouveau. Parfois il peut y avoir eu des couacs, mais d’une manière générale, on a livré une très belle présentation."
- Où en est-on de l’enquête sur le décès de Pascal Terry ?
- "L’enquête est en cours. Dès qu’on aura des développements on vous les donnera. Aujourd’hui, je n’ai rien de plus. Il a été inhumé à Villedieu-les-poêles, en Normandie."
- Quel est l’avenir du Dakar ?
- "On va débriefer et après on se déterminera pour le futur du Dakar ici ou ailleurs, sachant que des ailleurs il y a beaucoup aussi. On a aussi la volonté de revenir en Afrique de l’ouest, quand ce sera possible."
- Roger Kalmanovitz, chargé des relations avec l’Afrique dans l’organisation, avait évoqué l’Amérique du Sud et la Tunisie et la Libye pour le Dakar-2010. Pouvez-vous confirmer ?
- "On a réalisé un voyage en Angola, en Namibie et en Afrique du Sud. Ces pistes peuvent s’activer rapidement. On s’est engagé à donner une réponse rapidement. Des possibilités, il y en a, l’Afrique de l’est, australe... C’est (aussi) très excitant d’imaginer revenir. On a bien travaillé avec nos nouveaux amis sud-américains. On pourrait en tracer 30 des Dakar. Il y a de la place."